France-Uruguay : les Tops et les Flops

Après la pâle copie rendue lors de la défaite 1-0 contre l’Allemagne, les Bleues ont surclassé 6 buts à 0 des Uruguayennes littéralement impuissantes. Voici les Tops et les Flops évalués par la rédaction. 

TOPS : 

⭐️⭐️⭐️ Valérie Gauvin : Positionnée à la pointe de l’attaque, Valérie Gauvin a beaucoup tenté hier soir. Si ses derniers gestes ont parfois manqué de précision (surtout dans les 20 dernières minutes), elle a été récompensée par un doublé. Souvent esseulée dans la surface adverse, elle a su se montrer présente à la retombée des centres de ses co-équipières. Une performance agrémentée par un bon jeu en pivot, ainsi que de bonnes déviations et orientations du jeu comme sur l’ouverture du score où, après avoir servi de point d’appui et orienté le jeu sur D. Cascarino côté droit, elle a, sur un appel tranchant, embarqué la défense au premier poteau et libéré de ce fait l’espace au second pour Viviane Asseyi qui n’a eu qu’à conclure d’un plat du pied dans les cages vides. Une prestation d’ensemble qui vaut à Valérie Gauvin une première position dans notre Top. Impliquée dans 50% des buts hier soir, Valérie est notre joueuse du match.

⭐️⭐️ Marion Torrent : Après une prestation en demi-teinte face à l’Allemagne, Marion Torrent a bien réagi contre l’Uruguay. La latérale droite, qui plus est joueuse la plus utilisée à ce poste par Corinne Diacre depuis sa prise de fonctions, a su exploiter les espaces laissés sur son couloir pour délivrer des centres et aggraver le score. Auteure de cinq centres sur les onze de la première mi-temps, elle a été gratifiée d’une passe décisive pour sa partenaire en club Valérie Gauvin juste avant la pause (45′). Dès la reprise, son centre tendu mal dégagé par la défense trouve Amandine Henry à l’entrée de la surface pour une frappe sur la gardienne qui repoussant sur le poteau, a permis à Grace Geyoro d’inscrire son premier but en Bleue (46′). Une prestation plus aboutie sur le plan offensif pour Marion Torrent qui n’étant pas la plus technique a su se montrer décisive plus qu’à l’accoutumée. 

⭐️ Intensité Bleue : Si contre les Allemandes, les Françaises ont levé le pied dans les duels, elles ont su montrer un autre visage hier soir. Présente dans tous les compartiments de jeu, à la récupération de balle et alternant jeu court et jeu long, si tout n’a pas été bien exécuté, les Bleues ont étouffé leur adversaire du soir à bout physiquement dès l’heure de jeu. Corinne Diacre a dû faire passer le message concernant les duels car pas moins de deux Uruguayennes sont sorties sur blessure à la suite de chocs reçus. Attention tout de même à ne pas confondre physique et agressivité illicite qui pourrait provoquer fautes et cartons pouvant coûter cher aux Françaises dans un match à fort enjeu.

FLOPS :

😡😡😡 Le choix de l’opposition : L’Uruguay classée 74^ème au classement FIFA et qui ne sera pas mondialiste l’été prochain a montré ses limites très vite voire trop vite face à l’Équipe de France. Une affiche parfaite pour la maison bleue qui voulait se racheter après la déconvenue face à l’Allemagne mais qui dénote d’un bilan biaisé par le manque d’opposition. Si Corinne Diacre parvient à tirer de quelconques enseignements après avoir affronté une nation composée de joueuses amateures, chapeau à elle. Quand on sait que la plupart des nations en lice pour la Coupe du Monde sont en plein tournoi tel que la She Believes Cup, l’Algarve Cup ou encore la Cyprus Cup, on se demande si la décision d’affronter la Celeste, à ce moment précis, a été prise pour des raisons stratégiques ou juste par défaut.

😡😡 L’absence de jeu : Sarah Bouhaddi a eu le temps de compter les 11 019 supporters présents un par un. Face à une adversité quasi inexistante, zéro tir comptabilisé pour les Uruguayennes, les Françaises ne pouvaient que sortir du lot. Passer à côté de son match ce soir aurait été pire qu’une faute professionnelle car en face aucune des joueuses ne l’étaient. Las Charruas n’ont pas su aligner trois passes consécutives. Les rares fois où elles sont parvenues à récupérer le ballon dans le jeu, celles-ci couraient jusqu’à perdre le ballon, butant sur la défense tricolore. Un style de jeu qui n’a évidemment jamais payé.

😡 La condition physique Uruguayenne : Joueuses victimes de crampes avant même l’heure de jeu, tactiquement dépassées et physiquement en surcharge pondérale (selon Camille Abily) pour certaines, les 90 minutes + la minute de temps additionnel ont dû leur paraître bien longues. Souvent en retard, les joueuses de la Céleste ont commis une ribambelle de fautes en deuxième mi-temps. Cette confrontation n’est pas digne d’une opposition internationale comptant pour un match de préparation à la Coupe du Monde. Encore une affiche qui ne plaide pas en faveur du football féminin mais qui laissera un bon souvenir aux Uruguayennes à l’aube d’un mondial en France.

Alors que les trois Bleues (Charlotte Bilbault, Grace Geyoro, Maéva Clemaron) qui viennent d’honorer leur premier but en Équipe de France A ponctuent ce rassemblement sur une bonne note, la route vers le sacre de championne du Monde reste encore longue. Avec un XI de départ à nouveau remanié et une opposition quasi inexistante, voilà une prestation qui sur le papier rassure mais qui n’effacera pas les doutes soulevés quatre jours plus tôt face à l’Allemagne. Il ne reste que quatre amicaux aux Bleues pour ajuster les derniers réglages, prochains arrêts, les 04 et 08 avril face au Japon et au Danemark.