La première manche de l’affiche phare des quarts de finale de la Ligue des champions se disputait hier au Groupama Stadium de Décines devant 17 840 spectateurs. Olympique Lyonnais – VFL Wolfsburg est un classique du football féminin tant la rivalité entre les deux meilleurs clubs d’Europe dure depuis plusieurs années. La dernière fois que Wolfsburg est venu à Lyon, les Louves avaient remporté le match un but à zéro sur une réalisation de Caroline Graham Hansen. Et il était hors de question pour les lyonnaises de laisser une telle chose se reproduire.
Ça aurait pu être mieux, mais ça aurait pu être pire.
C’est dans un système en 4-4-2 losange que les lyonnaises ont débuté la partie. Ce système que Reynald Pedros n’avait jusque-là utilisé que lors du match de Coupe de France contre le PSG a été à nouveau choisi dans cette rencontre à enjeu maximal. En face le VFL Wolfsburg se présentait dans un 4-2-3-1 classique.
En première mi-temps l’OL semblait imprenable…
La tactique mise en place par coach Pedros, la concentration, le sérieux, et l’efficacité ont permis aux fenottes de réaliser un premier acte d’excellente facture. Deux buts marqués, aucun encaissé mais surtout une impression de supériorité flagrante sur leur adversaire du jour. Si l’OL aurait pu ouvrir la marque dès la 3ème minute après un centre fort d’Hegerberg repoussé par Schult et repris par une Amandine Henry surprise de voir le ballon lui revenir dans les pieds, c’est seulement huit minutes plus tard que le premier but de la rencontre fut inscrit. Eugénie Le Sommer a usé de son flair pour anticiper la passe en retrait de Claudia Neto pour Almuth Schult, l’attaquante lyonnaise est parvenue à chiper le ballon avant que ce dernier atteigne la portière allemande. Subtilement, ELS élimine Schult et conclu dans le but vide en deux touches de balle. 1 à 0. Symbole de la concentration lyonnaise hier, Sarah Bouhaddi a réalisé deux superbes interventions aériennes (13ème et 17ème minute). La seconde a offert à Lyon un contre qui s’est soldé par un corner. Et sur ce même corner, les championnes d’Europe en titre ont doublé la mise profitant d’une défense en zone aberrante qui a permis à Wendie Renard, véritable menace aérienne de se retrouver libre de tout marquage plein axe sur le corner d’Amel Majri. La capitaine de l’OL ne s’est pas faîte prier pour smasher le ballon d’un énorme coup de casque laissant peu de chance à Schult. 2 à 0. Et le sentiment que Lyon allait passer à tabac Wolfsburg tant la différence de niveau semble marquée entre les deux formations.
Les défenseures de l’OL ont pris le dessus sur les attaquantes du VFL, à l’image de Mbock sur Pajor (27′, 42′) ou de Fishlock dont la lecture de jeu et des transmissions a été précieuse pour son équipe, notamment à la 41ème minute où son interception sur la passe d’une Anna Blässe peu inspirée aurait pu aboutir à une occasion de but si Ada Hegerberg avait mieux ajusté son contrôle de balle sur la transversale millimétrée de sa co-équipière galloise. Lyon était tellement au dessus de leur adversaire en première période qu’il n’est pas passé loin d’inscrire un troisième but juste avant la pause. Le jeu-long d’Henry a été parfaitement remisé par Ada en direction de Le Sommer qui a envoyé une sublime reprise volée qui est venue s’écraser sur la barre. Les Louves ont à ce moment-là évité le pire.
… Mais en seconde, les changements tactiques ont fragilisé son avance.
Mécontent du positionnement un peu trop sur le flan droit d’Amandine Henry, Reynald Pedros a jugé bon de rapidement apporter une modification tactique à son choix de départ. C’est ainsi, que nous avons pu observer la sortie de Fishlock à la 58ème minute pour l’entrée de Van de Sanden avec un passage d’un 4-4-2 losange à un 4-4-1-1. En face, Stephan Lerch n’a pas modifié son schéma de départ, conservant son 4-2-3-1 initial mais a décidé de lancer Maritz à la place de Blässe à la pause. Wolfsburg est apparu plus haut et plus confiant en seconde période, un ajustement nécessaire aux vues des difficultés éprouvées en première mi-temps. Sur le début du second acte Wolfsburg a plus eu la maîtrise du ballon et l’OL dans son nouveau schéma a commencé à reculer et inévitablement à s’exposer. Tous ces détails cumulés ont amené à un coup franc concédé par l’entrante Shanice Van de Sanden. Ce coup franc mis dans le paquet est arrivé jusqu’à Alexandra Popp qui a vu le cuire rebondir sur le montant droit après sa tête, et lui revenir dans les pieds. L’internationale allemande (93 sélections, 44 buts) a recentré le ballon pour Fischer qui est montée plus haut qu’Henry de la tête. 2 à 1 (64′).
Six minutes plus tard, fait rare durant cette rencontre, Ewa Pajor a réussi à échapper à Mbock, mais a buté sur Sarah dans un angle difficile (70′). À 10 minutes du terme, Lyon s’est remis à jouer un peu plus haut et à défendre en avançant. Un repositionnement qui a mis un terme au petit temps fort des Louves (79′). La fin de match a été marquée par la crainte des deux équipes de se livrer et de prendre un but qui aurait fait terriblement mal. Hachée par des changements, Masar pour Neto (81′) côté VFL, Cascarino pour Henry côté OL (86′), et des fautes à répétitions suite à de rudes contacts, la fin de rencontre n’a pas vu les filets trembler à nouveau malgré une tentative de volée manquée par Van de Sanden à la 90ème et un essai non-cadré de Pajor dans les ultimes secondes. Score final 2-1.
Cette courte victoire de l’OL est bonne à prendre. L’avantage en faveur des fenottes est minime, mais il compte. Et il faudra le préserver lors du match retour. Cependant Reynald Pedros a eu du mal à masquer sa colère à la fin de la rencontre au micro de Canal + Sport, déçu de la seconde mi-temps proposée son équipe et du but encaissé qui redistribue les cartes :
« On ne sait pas garder un résultat, on l’a vu encore ce soir sur la deuxième mi-temps. On mène 2-0, même si t’es un peu moins bien dans le jeu, c’est difficile pour nous de garder un résultat. Donc va falloir aller là-bas pour gagner et se qualifier. »
Reynald Pedros au micro de Canal + Sport
Un sentiment partagé par Eugénie Le Sommer elle-même :
« Il va falloir gagner ce deuxième match avec de meilleures intentions que sur la deuxième mi-temps. »
Eugénie Le Sommer au micro de Canal + Sport