C’était le match le plus attendu de cette Coupe Du Monde. Celui que le monde du football féminin avait prévu de regarder avant même le début de la compétition. Et dans ce choc, les américaines ont une nouvelle fois excellé.
TOPS
⭐⭐⭐ Megan Rapinoe : Megan Rapinoe a été hier la chef-d’orchestre d’une symphonie jouée à la perfection par l’ensemble de team USA. Pour reprendre ses mots (en français) juste après la rencontre : « C’était ma-gni-fique ce soir ! » Ces mots qu’elle a employé pour décrire la rencontre et l’atmosphère dans le stade, elle aurait pu si elle avait été moins modeste, les employer pour décrire sa propre prestation. Elle a surpris la défense française en jouant rapidement une touche qui semblait au départ anodine qui a forcé Mbock à commettre une faute sur Morgan qui filait en direction du but. Sur le coup-franc, Rapinoe toujours a trompé Bouhaddi bien-aidée par la forêts de jambes entre elle et la portière française (5′). Rapinoe a semblé très à l’aise sur son couloir, pas du tout dérangée par la présence défensive de Marion Torrent qu’elle a malmené par des dribbles (14′) ou par des appels de balle dans son dos (16′). Qui d’autre que « Pinoe » pour inscrire le second but américain ? Au deuxième poteau, l’ex-lyonnaise est venue conclure un bon mouvement qui a abouti sur un centre (65′). Il s’agissait du 5ème but pour elle dans ce mondial, ce total lui permet de se hisser en tête du classement des buteuses à égalité avec Alex Morgan sa co-équipière et l’Australienne Samantha Kerr. Ceux qui ont été au stade se souviendront longtemps de cette masterclass signée Megan.
⭐⭐ Crystal Dunn : Elle fêtait hier sa 64ème sélection, et c’est peut-être l’une des plus belles reconversions de poste qui existe actuellement (coucou Amel et Sakina). Autrefois ailière, Crystal Dunn a été repositionnée latérale il y a peu par Jill Ellis. Une reconversion des plus réussies dont la France a fait les frais hier soir. Le staff américain avait parfaitement identifié Diani comme étant la joueuse à surveiller à la suite de sa prestation XL contre le Brésil, et Crystal Dunn a parfaitement su gérer ce problème en remportant un nombre incalculables de duels malgré les efforts et l’envie mise par Diani. Son retour sur la parisienne à la 59ème minute de jeu après l’ouverture lumineuse de Thiney, symbolise impeccablement sa prestation. De plus, l’entrée (tardive) de Cascarino n’a même pas semblé l’inquiéter. Dunn est allée tacler Delphine sur sa première (et seule) tentative de débordement afin de bien montrer qui était la patronne sur ce couloir. On se délecte déjà des duels auxquels nous aurons droit entre Dunn et Bronze lorsque cette dernière prendra le couloir lors d’Angleterre-États-Unis le 2 Juillet prochain.
⭐ Sarah Bouhaddi : Assise sur le banc des remplaçantes en larmes à la fin de la rencontre, Sarah Bouhaddi est celle qui méritait le plus cette demi-finale côté français. La gardienne des Bleues était au rendez-vous hier. Concentrée, elle a jailli hors de son but à la 16ème minute pour tacler Rapinoe qui s’était une nouvelle fois jouée de Torrent. Difficilement incriminable sur les deux buts encaissés, elle a évité le pire au retour des vestiaires avec un double-arrêt qui a successivement empêché Mewis et Heath de tuer le match (46′). La gardienne a été sereine dans ses prises de balles, rassurante et décisive. Sans elle, les espoirs auraient été anéantis bien plus tôt dans cette rencontre.
FLOPS
😡😡😡 Marion Torrent : La Montpelliéraine a servi de repas presque tout le match à Megan Rapinoe. Encore une fois, le staff américain a très bien bossé son sujet. Il ont repéré le point faible de cette défense qui se situe sur le côté de Torrent et l’ont exploité au maximum. À tel point, qu’à la pause, on s’est demandé si Tobin Heath qui joue de l’autre côté avait touché ne serait-ce que 10 ballons. Dépassée sur les dribbles de Rapinoe (14′), dépassée sur les appels de Rapinoe (16′), on a même senti Diani être obligée de venir doubler la défense pour éviter le naufrage complet du navire, offrant ainsi à Dunn des possibilités de centre. La marche était beaucoup trop haute pour elle hier.
😡😡 Eugénie Le Sommer : Présente dans la quasi-totalité de nos tops sur les matchs de préparation, Eugé a choké en compétition. Encore. Le spectre de la joueuse lyonnaise a traversé le match sans avoir la moindre influence dessus si ce n’est négative pour les siennes. Une barre transversale avec un peu de réussite à la 79ème et rien. Absolument rien. Fantomatique, en décalage avec ses partenaires, et imprécise. Ses nombreuses pertes de balles (dont 3 en deux minutes à la 61ème et la 62ème) ont été problématiques pour les Bleues vu le rôle de leader technique qu’elle est censée avoir. Bref, une de ses pires prestations en équipe de France au moment où l’équipe avait le plus besoin d’elle.
😡 Griedge Mbock : Honnêtement ? On a une seule chose à lui reprocher. Il s’agit évidemment du premier but. Rêveuse sur la touche rapidement jouée par Rapinoe en direction de Morgan, Griedge a été prise de vitesse sur une situation qui n’aurait jamais du se transformer en situation dangereuse. Contrainte d’accrocher Morgan pour ne pas la laisser filer, Griedge a écopé d’un carton jaune (4′), et les américaines ont bénéficié d’un coup franc. La suite on l’a connait désormais tous : Rapinoe a ouvert le score et mis les États-Unis dans un confort qui a perduré tout le match. Une erreur de concentration en tout début de rencontre face à la seule nation de ce mondial qui a toujours marqué lors des 12 premières minutes de chaque rencontre, ça se paye cash.