Après cette nouvelle élimination de l’équipe de France féminine en quarts de finale, des questions autour du management de Corinne Diacre nous ont interpellé.
Le parcours des Bleues s’est une nouvelle fois arrêté prématurément. Comme toujours lorsqu’il y a une déconvenue, l’entraîneure se retrouve en première ligne. Soutenue et confirmée à son poste par Noël Le Graet le président de la Fédération Française de Football, Corinne Diacre ne semble pas vraiment faire l’unanimité auprès des supporters de l’équipe de France qui estiment à 52% que la conserver n’est pas une bonne chose d’après notre sondage réalisé sur nos réseaux sociaux (Facebook & Twitter). Mais aussi auprès des journalistes qui, tout au long de la compétition ont critiqué son attitude.
Tout n’est pas à jeter dans ce que Corinne Diacre a réalisé depuis son arrivée à la tête des Bleues, elle a d’ailleurs réussi de très bonnes choses. Notamment, parvenir à concerner toutes les joueuses de D1 Féminine et non pas seulement celles des clubs phares du championnat. Hormis le FC Metz, chaque club a vu au minimum une de ses joueuses être convoquée par Corinne Diacre depuis le début de son mandat. Par ce biais, elle a réussi à créer une réelle cohésion de groupe qui manquait à l’équipe de France auparavant. De plus, sa rigueur et son degré d’exigence a servi à toutes les joueuses qui ont eu la chance de la côtoyer à Clairefontaine. Tout avait si bien débuté, cependant, certaines choses nous ont fait tiquer.
- Une communication incompréhensible
Sa relation avec Wendie Renard ne semble pas s’être améliorée tant que ça depuis ce que l’on appelle désormais « l’affaire du brassard ». Une affaire dans laquelle la communication de la sélectionneure a été désastreuse. Plus dure publiquement avec certaines, et moins avec d’autres, sa sévérité au sujet de la prestation moyenne de Delphine Cascarino lors de France-Mexique le 1er Septembre 2018, entre en totale contradiction avec son approche très clémente lorsqu’il s’agit des contres-performances d’Élise Bussaglia (contre le Brésil le 10 Novembre 2018 par exemple). En Janvier 2019, Marie-Antoinette Katoto était passée à côté de son entrainement et a été immédiatement recadrée publiquement. En revanche, quand Valérie Gauvin éprouvait des difficultés dans ses prestations : pas un mot (à la presse en tout cas). Sa communication autour de la sélection d’Emelyne Laurent a été également très obscure :
« Ce qui m’a convaincu déjà ce sont ses qualités de vitesse, sur le terrain, elle va très vite […] Elle peut nous apporter énormément. On a fait ce choix là, car on n’avait pas de profil comme elle, capable de rentrer dans la surface, et d’aller éventuellement chercher un penalty si on a besoin à un moment donné de revenir au score. »
~ Corinne Diacre au sujet d’Emelyne Laurent
Lors du quart de finale contre les États-Unis, il lui restait un dernier changement à effectuer. Alors qu’il ne restait qu’une poignée de minutes à disputer, les Bleues avaient besoin d’un instant de folie venu d’ailleurs pour arracher les prolongations. Pourquoi ne pas l’avoir utilisée à ce moment précis ? Ou alors, pourquoi l’avoir convoquée dans ce cas ? À quel moment comptait-elle l’utiliser ? Toutes ces questions restent malheureusement sans réponse.
Son absence de remise en question en conférences de presse fait froid dans le dos : « Avec le staff, on n’a pas de regrets, on a fait ce qu’il fallait. » ou encore « Mes choix, c’est moi qui les fais. Donc je les trouve toujours bons ! À partir du moment où l’on gagne, j’ai raison non ? (rires) »
- Un groupe sous-utilisé durant le mondial
17. C’est le nombre de françaises ayant disputé au moins un match dans ce mondial. En effet, Solène Durand, Pauline Payraud-Magnin, Aïssatou Tounkara, Julie Debever, Maeva Clemaron et Emelyne Laurent n’ont pas eu de temps de jeu sur cette Coupe Du Monde. Seule Sarina Wiegman a utilisé moins de joueuses parmi les nations s’étant hissé jusqu’aux quarts de finale avec 16 joueuses. Une rotation trop restreinte en étant avertie des pépins physiques de plusieurs joueuses de l’effectif avant le début de la compétition (Le Sommer, Majri, Mbock…). Le match contre le Nigéria aurait dû être utilisé pour reposer les organismes des joueuses fatiguées depuis la finale de la Ligue des Championnes afin de les retrouver en pleine forme en huitièmes. Au lieu de ça, les Lyonnaises ont été surutilisées, en dépit de l’état physique dans lequel elles se trouvaient avant le début de la compétition. Ces rotations limitées nous sont apparues comme un manque de confiance de Diacre dans la totalité de son groupe qui semblait finalement composé que de 15 à 17 joueuses (à noter que Karchaoui n’a joué que deux minutes car Majri avait des crampes à la 118ème contre le Brésil, et que Geyoro n’en n’a joué que 5 contre la Corée du Sud).
- Des changements trop tardifs dans les matchs couperets
Corinne Diacre a réfléchi, encore et encore et a mis du temps avant de prendre des décisions dans les trois matchs couperets que les Bleues ont eu à jouer. Contre la Norvège où l’enjeu de la première place était d’actualité, Corinne Diacre n’a effectué que deux changements dont le premier à la 82ème minute (Bilbault pour Thiney). Contre le Brésil en huitièmes de finale, la sélectionneure de l’équipe de France a attendu la 81ème pour effectuer son premier changement (Thiney pour Asseyi), et la 93ème pour faire entrer Delphine Cascarino que nous attendions tous beaucoup plus tôt.
« Mes choix, c’est moi qui les fais. Donc je les trouve toujours bons ! À partir du moment où l’on gagne, j’ai raison non ? (rires) »
~ Corinne Diacre, après le huitième de finale contre le Brésil
Et bien non. Car réitérer la même chose contre les États-Unis n’a pas permis aux Bleues d’inverser la tendance. Menée 2-0 depuis la 65ème, Corinne Diacre a attendu la 76ème pour faire entrer Cascarino. Elle a également laissé Eugénie Le Sommer, en grande difficulté dans cette rencontre, sur la pelouse pendant 82 minutes. Enfin, elle n’a pas utilisé son dernier changement alors qu’il lui restait des options dynamiques sur le banc comme Laurent et Karchaoui qui auraient pu apporter de la folie pendant le peu de temps qu’il restait. On retrouve ici, le manque de confiance en la totalité de son groupe exprimé plus haut dans le deuxième point.
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