Ce samedi 31 août donnait le coup d’envoi de la nouvelle saison des Bleues. Le premier match post Coupe du Monde.
Dans cette opposition, la France affrontait en amical l’Espagne, huitième de finalistes 2 mois auparavant et qui n’a jamais remporté le moindre match en 12 confrontations face à la France. Alors que le championnat Espagnol n’a pas encore débuté, l’effectif de Jorge Vilda toujours en préparation, se présentait amoindri par les forfaits de Jennifer Hermoso et Marta Corredera. Côté Tricolore, ce duel de reprise était l’opportunité pour les supporters de retrouver les mondialistes et pour les joueuses de reprendre des sensations. Dans un contexte compliqué, cette affiche tombait à pic pour servir de transition avant de se tourner pleinement vers l’Euro 2021.
Au coup d’envoi, Corinne Diacre alignait un XI type en 4-2-3-1 classique avec deux changements. Sakina Karchaoui positionnée latérale gauche et Grace Geyoro en sentinelle remplaçaient Amel Majri et Élise Bussaglia fraîchement retraitée.
Durant le premier acte, aucunes des deux nations ne va prendre l’ascendant. les Bleues gênées par le pressing haut Espagnol et par le manque de justesse technique vont alterner le chaud et le froid. Si l’activité de Le Sommer, de Kachaoui, de la charnière Mbock-Renard et d’Henry dans la récupération, dénotait d’une envie de tenir le ballon, les Bleues ont peiné dans l’utilisation de celui-ci. Diani cadenassée sur ses prises de balles était la cible principale des fautes subies par les Bleues. Thiney postée en numéro 10 n’a que trop rarement trouvé les liaisons avec Gauvin ou les joueuses de couloir tandis que Geyoro a semblé avoir du mal à trouver ses repères, elle qui a été à la source de nombreuses pertes de balle. La Roja, malgré la possession et le soutient d’un milieu de terrain remuant, n’est pas parvenue à inquiéter Bouhaddi. Malgré des manquements dans le dernier geste, c’est à la suite d’une perte de balle plein axe de Leon que Diani sur un centre tir mal repoussé par Panos va permettre à Le Sommer d’ouvrir le score (27e). Un but que les françaises ont provoqué mais qui ne va pas les libérer pour autant, forçant le jeu long pour amorcer les offensives. À la pause, si la défense semble imperméable, l’animation de l’Équipe de France reste timide.
Au retour des vestiaires, Diacre lance Majri en milieu gauche à la place de Thiney, Le Sommer prend l’axe et Tounkara remplace Mbock. Des changements qui vont inverser la tendance. La France joue plus haut, se projette plus vite vers l’avant notamment grâce au couloir Karchaoui/Majri, mais se heurte encore au manque de justesse dans le dernier geste et à l’absence de solution dans la zone de vérité. L’entrée de Cascarino à la place de Gauvin à la 59e va alors dynamiser l’attaque Tricolore. Dans la foulée, le jeu à trois entre Cascarino/Le Sommer/Diani manque de creuser l’écart sans une bonne intervention de Panos. Alors que les Bleues multiplient le jeu en triangle à gauche puis à droite, le but du break arrive sur une sublime passe aérienne de Renard. La tour de contrôle trouve parfaitement Cascarino et lui offre son 4e but en sélection (76e). Si Cascarino démontre une nouvelle fois sa capacité à apporter à cette équipe de France, elle aurait pu aggraver le score à deux reprises sur les centres de Torrent (90e) ou le décalage de Dali (90+2). Un problème d’efficacité qui colle à la peau de cette équipe de France et qui lui fait défaut depuis des années. Peu mise en difficulté, la France aura fait le job en restant invaincue face à l’Espagne dans un match de reprise au contexte particulier. On retiendra tout de même cette deuxième mi-temps dans laquelle Diacre aura proposé une tactique différente et plus audacieuse que ce que l’on a vu au Mondial.
Pour sa rentrée, Corinne Diacre repart ainsi de Clermont avec une victoire sans but encaissé dans un Stade Gabriel Montpied qui a répondu présent. Une note positive pour la sélectionneure décriée depuis la fin du Mondial et qui se devra de tirer les leçons de cet échec. Sans Jeux Olympiques 2020 en vue, Corinne Diacre aura un peu moins de deux ans pour bâtir une équipe compétitive, avec une identité de jeu, un mental d’acier et par-dessus tout efficace.