Alors que la France connaît un essor du nombre de ses licenciées suite à la Coupe du Monde, 86 joueuses du FC Saint-Sulpice manifestent leur mécontentement.
Dans le Tarn, 86 joueuses âgées de 5 à 45 ans ont fait le choix d’un commun accord de quitter le FC Saint-Sulpice pour dénoncer le sexisme dans lequel elles évoluaient. Julie Druard, ancienne joueuse du club, s’est exprimée dans La Dépêche Du Midi en dénonçant leurs conditions au quotidien. Elle raconte qu’il n’y avait pas de chauffage dans leurs douches, que leurs vestiaires étaient sales et qu’elles étaient elles-mêmes obligées de passer la serpillière et de vider les poubelles. Laure, une autre licenciée du FC Saint-Sulpice, pointe également du doigt la différence de traitement faite entre les filles et les garçons au sein du club.
« Nous, on se démerdait pour les déplacements tandis que les hommes avaient des minibus. De plus, les joueuses n’avaient leurs survêtements qu’au mois de mai alors que les garçons les avaient dès le début de l’année. Quand on fait un bilan sur l’année, on se rend compte de l’accumulation des différences qui sont faites entre les garçons et les filles »
Un des éducateurs qui a également quitté le club reconnaît que les filles étaient traitées différemment.
Les dirigeants du FC Saint-Sulpice dont le Président « tombent des nues ».
« Chez moi, je passe la serpillière et l’aspirateur, ça va faire rigoler ma femme »
Un secrétaire du club
Si la fronde orchestrée par les 86 joueuses semble actée, un problème se pose pour les joueuses. la Fédération interdit plus de six mutations par équipe afin de protéger le football amateur. Tous les matches que les filles boycotteront seront également perdus sur tapis vert.
Raphaël Carrus, président du district de football du Tarn a déclaré, à France Info, qu’il n’y aura pas d’exception.
« Je pense qu’il y a des torts des deux côtés. il y a des règlements et ils sont faits pour être appliqués ».
Alors que les dirigeants prônent l’intransigeance au lieu d’apaiser les tensions et de tenter de trouver des solutions, les filles ont claqué la porte du club. Dix filles sont parties jouer à Toulouse et à l’ASPTT Albi, le reste des joueuses, sont allées grossir les effectifs du FC Vignoble 81, club voisin. Une sanction a donc été imposée aux 86 joueuses ainsi qu’au nouveau club qui a accueilli les 76 joueuses restantes. Le FC Vignoble 81 va devoir payer une amende à chaque match dans lequel des joueuses non mutées officiellement seront alignées.
Cet incident, qui ne semble pas déranger outre mesure les dirigeants du FC Saint-Sulpice, en cache pourtant bien d’autres et montre que certaines équipes féminines en place sur le papier sont laissées pour compte dans leurs gestions. Un problème grave constaté dans le cadre amateur à l’heure où le football de haut niveau tend à se professionnaliser. Si des lois, en terme du nombre de mutations, sont mise en place et semblent être appliquées pour protéger le football amateur, il devrait en être de même pour forcer les clubs à considérer une bonne fois pour toutes leurs sections féminines.