Après 3 mois de discussions houleuses, les joueuses espagnoles, défendues par l’Association des Footballeurs Espagnols (AFE) et la ligue ont enfin signé l’accord tant souhaité en Primera Iberdrola.
Nous sommes témoins de la première Convention Collective signée en Europe pour les footballeuses professionnelles. [C’est une] expérience pionnière dans le sport féminin espagnol.
Meritxell Batet, président de la Chambre des Députés.
La Convention Collective ne s’appliquera que du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Si aucun problème n’est signalé jusqu’à 3 mois avant son terme, elle sera reconduite l’année suivante – ici du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 – et avec les mêmes avantages.
Seront bénéficiaires de la Convention Collective, les footballeuses espagnoles de Primera Iberdrola (D1 Féminine espagnole) sous contrat avec leur club et qui auront joué 10 matchs ou été convoquées pour 12 journées de Primera Iberdrola sur la saison en cours.
Emploi :
En plus de leur contrat de footballeuse, les joueuses de Primera Iberdrola pourront cumuler un emploi mais ce temps de travail ne devra pas être supérieur à 75% du temps total d’activité (un maximum de 7 heures par jour et 35 heures par semaine). En parallèle, les clubs seront tenus de procéder à un examen médical annuel.
L’emploi du temps des entraînements ainsi que d’éventuelles réunions, rendez-vous médicaux et opérations publicitaires, devra être communiqué aux joueuses en amont afin d’organiser leur semaine de travail. Elles devront aussi être informées de leur convocation au plus tard 24 heures avant un match à domicile et 48 heures avant un déplacement. Dans ce cas, le déplacement (trajets compris) ne devra pas dépasser 72 heures.
Congés :
Les footballeuses éligibles à la Convention Collective bénéficieront d’un temps de repos de minimum et indivisible d’un jour et demie par semaine. Elles auront droit à un congé annuel de 30 jours civile – et jusqu’à 21 jours de suite, voire plus si accord avec le club. Ces congés ne seront pas compensés financièrement. Néanmoins, les vacances d’hiver / trêve hivernale sera considérée comme des congés payés. Pour cette saison 2019-2020, les citées ont reçu 6 jours consécutifs de congés payés.
Contrats :
Les clubs qui offriront un contrat professionnel aux joueuses devront respecter à la lettre le statut particulier d’athlète professionnel auxquelles elles seront assignées (Article 3 du décret royal 1006/1985).
- Les joueuses qui respectent les précédentes conditions du temps de travail et qui gagnent jusqu’à 15 999 € brut annuels devront gagner au minimum 16 000€ brut par an, soit 1333,33 euros par mois.
- Les footballeuses qui respectent les précédentes conditions du temps de travail et qui gagnent plus de 16 000 € brut annuels percevront une augmentation salariale de 2000 euros par an.
Accidents :
En cas d’accident causant une invalidité absolue ou un décès pendant le temps footballistique, les joueuses seront indemnisées à hauteur de 90 000 euros pour invalidité – et leur héritiers si le cas échéant – à hauteur de 60 000 euros en cas de décès par le club en question.
Maternité :
Une joueuse enceinte en dernière année disposera de deux options : renouveler son contrat pour une saison supplémentaire et avec les mêmes conditions que lors de la saison en cours ou le non-renouvellement de son contrat.
La club devra s’engager à protéger la joueuse si nécessaire par des horaires d’entraînement adaptées, une aide financière selon les finances du club en question et un soutien psychologique. La convention porte également une attention particulière au harcèlement, au droit à l’image, à la prise en charge lors d’une blessure.
D’autres mesures concernant le droit à l’image, le harcèlement ou encore la protection sociale.
Nous renforçons aujourd’hui trois engagements fondamentaux et intimement liés pour nous unir : la promotion du sport et de la culture, l’égalité entre les femmes et les hommes et la garantie des conditions de travail. »
Meritxell Batet, président de la Chambre des Députés.
L’AFE et ses représentants : David Aganzo (président), Diego Rivas (secrétaire général), Fe Robles (membre du conseil d’administration et directrice et présidente du comité de soccer féminin), Natalia Pablos (déléguée du football féminin), Tania Tabanera (déléguée du football féminin), Keka Vega (déléguée du football féminin) et Isabel Guerrero (déléguée du football féminin). Était également présent Juan Manuel Asensi, fondateur et ancien président de l’AFE.
Les joueuses qui ont pris part au congrès : Ainhoa Tirapu, Marta Unzué (Athletic Club) et Garazi Murua (Athletic Club), Jade Boho-Sayo, Cristina Pizarro, Lorena Valderas et Leticia Méndez (EDF Logroño), Ana María Romero, Priscila Borja (Real Betis Balompié) et Marianela Szymanowski (Real Betis Balompié), Marta Turmo, Laura Fernández, Ana Lucía Martínez, Irene López, Ana María Catalá et Alexandra López (Madrid CFF), Malena Ortiz, Gema, Patricia Carballo, Yohana Gómez et Lorena Navarro (CD Tacón), Silvia Meseguer, Virginia Torrecilla et Olga García (Atlético de Madrid) et Pilar García (Rayo Vallecano).
L’intégralité de la Convention Collective :
https://www.afe-futbol.com/filescms/web/uploaded_files/Convenio%20Colectivo%20Futbol%20Femenino.pdf
Album photo de la réunion :
https://www.afe-futbol.com/web/ver-album?id=172