Après la présentation de la Coupe Du Monde 1991 hier, voici un focus sur l’édition 95.
Après la réussite de la première édition en Chine quatre ans plus tôt qui avait vu les États-Unis de Michelle Akers l’emporter, le foot féminin remettait ça du 5 au 18 Juin 1995 en Suède.
Si le nombre d’équipes participantes et de matchs disputés est similaire à l’édition précédente, l’affluence moyenne était nettement en baisse sur l’édition 2. En effet, seuls 4 316 spectateurs de moyenne ont été comptabilisés en 1995 contre plus de 19 615 en 1991.
Pourtant, les équipes en compétitions demeuraient essentiellement les mêmes. Dix des douze présentes en 1991 l’étaient encore en 1995. Seuls Tapei et la Nouvelle-Zélande, remplacés par l’Angleterre et le Canada, n’ont pas figuré de nouveau. Toujours aucune trace de l’équipe de France en 1995 cependant, la France fut représentée fièrement par Corinne Lagrange qui a arbitré la compétition. Le format restait identique à celui de 91 avec 3 poules de 4, et 8 pays qualifiés pour les quarts de finale (les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les 2 meilleurs troisièmes).
Nouveauté
Lors de cette Coupe Du Monde, la FIFA a décidé d’expérimenter des temps-morts offerts aux équipes. Chaque équipe avait la possibilité de demander une pause de deux minutes par mi-temps. Néanmoins, l’idée n’a pas conquis tout le monde : les sélectionneurs se sont montrés réticents à l’idée de les utiliser et le concept n’a pas perduré dans le temps.
Enjeux
Les enjeux de ce mondial étaient doubles : la Coupe Du Monde en elle même, mais également la qualification pour le premier Tournoi Olympique de football féminin qui allait avoir lieu l’année suivante, à Atlanta (1996).
Phase de poules
Dans le groupe A, pas de surprise avec la qualification en première et deuxième position de l’Allemagne et de la Suède, bien que les Scandinaves soient passées près de la correctionnelle : suite à une défaite inattendue lors du match d’ouverture contre le Brésil devant 14 500 spectateurs, les Suédoises ont failli se faire éjecter de leur propre mondial dès le premier tour. Lors du deuxième match contre l’Allemagne, les locales ont réussi à renverser une rencontre dans laquelle elles étaient menées 2-1 à dix minutes du terme, grâce aux buts de Pia Sundhage et Malin Andersson. Le Japon troisième, a réussi à accrocher un billet pour les quarts. Dans le groupe B, les pays européens (Angleterre et Norvège) sont venus à bout du Canada et du Nigeria. États-Unis, Chine et Danemark ont filé en quarts dans le groupe C obligeant l’Australie à faire ses valises.
Quarts de finale
Déjà limite sur le tour précédent, la Suède concède l’élimination aux tirs aux buts contre la Chine, et sort prématurément de sa Coupe Du Monde. 4 ans après avoir subit l’affront de se faire éliminer à domicile par les Scandinaves, les Chinoises ont obtenu leur revanche. L’Allemagne n’a fait qu’une bouchée de l’Angleterre qui manquait d’expérience (3-0), alors que le Japon s’est fait corriger par les États-Unis (4-0). Dans le dernier match, la Norvège a mis un terme aux espoirs du Danemark sur le score de 3-1.
Demi-finales
L’Allemagne a stoppé le parcours de la Chine dans la première demi-finale grâce à un but d’une lourde frappe de Bettina Wiegmann sur un corner mal repoussé. En dépit du beau jeu proposé, la Chine a été sortie de la compétition sur le score de 1-0. L’élimination de la Suède au tour précédent a bénéficié à la Norvège qui a vu l’engouement autour de son équipe augmenter du fait de la proximité et de la bonne entente entre les deux pays. Les Norvégiennes se sont appuyées sur ce soutient pour éliminer les Championnes du monde en titre dans le remake de la finale de 1991 sur le score de 1 à 0, grâce à un but d’Ann-Kristin Aarønes de la tête sur un corner venant de la droite. Malgré une seconde période nettement dominée par les USA qui ont touché la barre transversale à deux reprises ; la Norvège a tenu bon et s’est qualifié pour la finale.
Finale
Au stade Rasunda de Stockholm, les Norvégiennes ne se sont pas démontées et ont assumé leur statut de favorites contre les Allemandes. Les buts de Riise (37′) et de Pettersen (40′) en première mi-temps ont scellé le sort de la rencontre. Sous la pluie battante, jamais la Mannschaft n’a pu revenir dans la rencontre face à la Norvège qui n’aura concédé qu’un seul but en 6 matchs sur l’ensemble de la compétition (pour 17 buts marqués). Pour la première fois de l’histoire, une femme a été désignée pour officier lors de la finale : la Suédoise Ingrid Jonsson.
Dans le match pour la troisième place, les États-Unis ont battu la Chine 2 buts à 0 sur des réalisations signées Venturini et Hamm.
Récompenses individuelles
À l’issue de la compétition, la Norvégienne, Hege Riise deuxième meilleure buteuse du mondial avec 5 buts, a été élue meilleure joueuse du tournoi alors que sa co-équipière Ann-Kristin Aarønes a raflé le soulier d’or grâce à ses 6 réalisations.