Une première pour la franchise qui n’avait jamais remporté le championnat.
Alors que cette édition 2020 de la National Women’s Soccer League s’est déroulée dans des conditions spéciales, la finale a tenu toutes ses promesses. En effet, suite à la pandémie mondiale de Covid-19, le championnat qui se déroule habituellement d’avril à octobre, a été remplacé par un tournoi sur un mois. Ainsi, au lieu de 24 journées à l’issue desquelles les 4 franchises les mieux classées se qualifient pour les play-offs, c’est un format tout neuf qui a vu le jour. Durant la première phase, chaque équipe a joué 4 matchs seulement, qui ont permis de définir un classement pour la seconde phase. Des matchs à élimination directe ont ensuite commencé avec des quarts de finale opposant le 1er au 8ème, le 2ème au 7ème et ainsi de suite.
Deux équipes novices en la matière.
Depuis la première saison de la National Women’s Soccer League en 2013, ni Chicago, ni Houston n’a réussi à remporter le championnat. Cependant, Chicago bataille depuis la première édition. En 7 éditions, la franchise n’a jamais terminé au-delà de la 6ème place, et depuis 5 ans, elle s’est toujours qualifiée pour les play-offs, allant même jusqu’à terminer à une frustrante deuxième place la saison dernière. De son côté, arrivé un an plus tard, Houston n’a tout simplement jamais réussi à accrocher les play-offs, oscillant entre la 5ème et la 9ème place chaque saison.
Des débuts en Challenge Cup similaires.
Les deux franchises ont connu les mêmes débuts dans la compétition. Elles ont chacune finit la phase préliminaire avec 4 points à leur actif suite à un bilan comportant 1 victoire, 1 match nul et 2 défaites pour chaque équipe. Alors que 4 équipes ont fini à 4 points, c’est Houston qui a inscrit le plus de buts (5) et qui prend donc la 4ème place ; au contraire Chicago qui n’a inscrit que 2 buts termine à la 7ème place. En quarts de finale, les deux équipes se qualifieront ensuite de la même manière, à la suite de séries de tirs au but où leurs gardiennes vont briller et dont l’issue leur sera favorable. Enfin, en demi-finales, les deux franchises s’imposeront grâce à une différence d’un but sur leur adversaire. Des destins liés donc, jusqu’à cette ultime finale.
Une finale intense.
Pour cette finale, les deux équipes ont opté pour un onze de départ attendu :
XI Houston Dash : Campbell – Hanson, Oyster, Naughton, Chapman – Groom, Schmidt, Mewis – Prince, Daly©, Visalli.
XI Chicago Red Stars : Naeher – Sharples, Gorden, Ertz©, St Georges – Colaprico, Di Bernardo, McCaskill – Watt, Hill, Johnson.
À noter tout de même, l’absence de Christine Nairn, mais surtout le retour de Megan Oyster dans le 11 des Dash, alors que celle-ci s’était fracturée une côte lors d’un contact en quart de finale contre Utah Royals. Du côté des Chicago Red Stars, c’est Casey Short qui était indisponible en raison d’une blessure.
45 premières minutes à sens unique.
Alors que Houston donne le coup d’envoi, la première mi-temps de cette finale est partie sur un rythme bien plus élevé que les précédents matchs du tournoi. Alors pour une compétition inédite, et une finale étonnante, l’ouverture du score fut également inattendue. Celle-ci est arrivée dès la 4ème minute : alors que Kristie Mewis récupère la balle, elle enchaîne sur un une-deux réussi avec Rachel Daly, avant de partir dans une course effrénée sur le flanc droit et d’obtenir un penalty. Le premier penalty, obtenu dans le jeu, de tout le tournoi fut transformé quelques secondes plus tard par Sophie Schmidt. Quelques minutes plus tard, Nichelle Prince faisait son premier festival, cette fois-ci côté gauche, mais adressait finalement un centre trop long. Il fallait ensuite attendre la 15ème minute pour voir la première grosse occasion en faveur des Red Stars, mais Jane Campbell renvoyait un premier ballon avant d’être sauvée par son poteau sur une tentative de McCaskill. Campbell sera à nouveau sollicité sur une frappe à l’entrée de la surface (28′), sans danger. Houston reprend alors l’offensive grâce à une Nichelle Prince plus remuante que jamais (29′), avant de voir Kristie Mewis, en larmes, sortir sur blessure (30′). Particulièrement en jambes, mais vraisemblablement touchée sur le contact ou elle a obtenu le penalty amenant à l’ouverture du score dès la 5ème minute, Houston perd la meilleure joueuse de cette première demi-heure, alors remplacée par Cece Kizer. S’en suivait ensuite une frappe de Groom détournée par Naeher (30′) et une ultime occasion pour Chicago, annihilée par un retour défensif de Prince, juste avant la mi-temps.
Une seconde mi-temps plus disputée.
Au retour des vestiaires, Chicago donne le coup d’envoi avec de bonnes intentions, mais est vite rappelé à l’ordre avec un premier sauvetage de Naeher suite à une tête de Naughton sur corner. S’en suivront de multiples occasions sans gros dangers, Chicago peine à cadrer ses tentatives (49′, 74′, 95′), ou butte sur Campbell (54′, 55′). La plus grosse occasion d’égaliser viendra à la 66ème minute, sur un coup-franc concédé par Oyster et frappé par McCaskill juste sous la barre, mais qui ne trompera pas Campell toujours vigilante. Situation similaire du côté de Houston, qui fait face à une Alyssa Naeher solide (50′, 64′) et qui a également du déchet avec une frappe dévissée de Prince (53′) ou une occasion devant le but manquée par Daly (73′). Alors que Chicago pousse pour égaliser, amenant même Naeher à frapper un coup-franc au milieu de terrain à la 89ème, c’est Houston qui va de nouveau faire plier son adversaire. À la 94ème minute, au bout du suspense, Rachel Daly glisse un sublime ballon à Shea Groom qui offre le but victorieux à toute son équipe. Houston Dash s’impose donc 2-0 face au Chicago Red Stars et empoche le trophée. Les Red Stars perdent donc leur deuxième finale consécutive et devront encore patienter pour remporter le titre.
Rachel Daly, leader d’une véritable force collective.
Si plusieurs joueuses ont tour à tour brillé dans cette finale, telle que Mewis, Prince ou Groom (élue joueuse du match), Rachel Daly s’est faite un peu plus discrète qu’à l’accoutumée. Cependant, la capitaine des Dash peut être certaine qu’elle a marqué le tournoi de son empreinte. Élue meilleure joueuse du tournoi (MVP) avant la finale, elle est également allée chercher le titre de meilleure buteuse (Golden Boot) en offrant une passe décisive à Groom. En effet, avec 3 buts et 2 passes décisives, Daly devance Lynn Williams (arrêté à 3 buts et 1 passe décisive). Mais mieux que ces titres individuels, l’internationale Anglaise a surtout réussi à se servir de son rôle de capitaine pour insuffler une dynamique à son équipe et créer un véritable esprit collectif qui l’aura amené jusqu’à la victoire finale.
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