Si les hommes peuvent facilement allier la pratique professionnelle du sport à une vie de famille épanouie, les femmes doivent, quant à elles, souvent choisir entre leur carrière ou leur vie personnelle. « Voir plus de femmes jouer au football, et en même temps avoir une famille”, c’est l’ambition de Sarai Bareman, la responsable du football féminin au sein de la FIFA.
Un congé maternité obligatoire
C’est ce que la FIFA souhaite imposer aux 211 associations qui lui sont affiliées. Si dans certains pays comme les Etats-Unis, les footballeuses peuvent mettre leur carrière sur pause le temps de donner naissance, ce n’est pas le cas dans la plupart des pays du globe. Cette mesure importante et nécessaire rentre dans la volonté de protéger les droits des joueuses, et dans un système de professionnalisation de la discipline qui se développe. L’intensité et les contacts que provoquent la pratique du football ne permettant pas d’allier jeu et grossesse, la Fédération Internationale souhaite permettre à chacune de pouvoir fonder une famille tout en conservant ses assurances contractuelles. Elle sera soumise au conseil de la FIFA en décembre. Concrètement, la FIFA prévoit un congé maternité obligatoire de 14 semaines minimum rémunéré aux deux-tiers du salaire de la joueuse minimum, défini par son contrat. La future législation comprend aussi « la mise en place d’un suivi médical et physique adapté ».
Des assurances dans la continuité de la pratique
Il sera interdit pour les clubs de licencier leur joueuse pour un motif de grossesse sous peine de sanctions financières et sportives. En contrepartie, les équipes pourront bénéficier d’un « joker médical », une joueuse arrivée hors période de transfert pour pallier l’absence de la footballeuse enceinte. Au retour de la jeune maman, même si le joker médical pourra intégrer durablement le club si les deux parties le souhaitent, ce dernier devra la« réintégrer et [lui] fournir un soutien médical et physique approprié ». L’instance internationale prévoit également la mise en place dans les infrastructures de « locaux adaptés » pour permettre aux joueuses de tirer leur lait et de pouvoir allaiter leur enfant.