A la veille du match opposant l’Equipe de France au Kazakhstan (ce soir 21h sur W9), Corinne Diacre est revenue sur son altercation, véridique, avec sa capitaine Amandine Henry, et sur les problèmes que traversent le groupe France. Si Noël Le Graet semble encore avoir des œillères, pour les consultants sur le plateau de Canal + Sport, le souci de management est évident.
« Tout va bien » : Diacre masque les tensions
Se justifiant par les victoires des Bleues et la qualification acquise à l’Euro 2022, Corinne Diacre semble persuadée que le principal est assuré. Si sportivement les résultats sont positifs, alors pour elle, les conflits humains en interne ne sont que secondaires.
« Je fais mon travail. Je l’espère du mieux possible. Pour l’instant, l’équipe de France gagne, cela se passe bien. […] Oui il y a des désaccords, mais de là à parler de fracture… Regardez, je ne saigne pas. Tout va bien. […] L’objectif est d’aller chercher un titre. Je ne suis pas là pour sélectionner les gens que j’aime bien ou ceux avec qui je n’ai pas de conflits. »
Corinne Diacre
Les déclarations de la décriée sélectionneuse sont en accord avec ce qu’elle a toujours dit, elle ironise même sur la situation. Si elle ne nie pas l’altercation avec Amandine Henry, elle est persuadée que sa gestion du groupe est la bonne et que les querelles entre elle et ses joueuses ne sont pas graves, tant que les résultats lui sourient.
Le Décalage criant avec les consultants
La réaction d’Eric Carrière à la conférence de presse de Corinne Diacre met en avant la profondeur de la fracture, qu’il est important de prendre en compte. Il continue en expliquant que la remise en question d’un entraîneur est primordiale pour avancer ensemble dans la gestion des conflits.
« Je suis surpris. Je la sens en décalage. J’ai l’impression qu’elle ne se rend pas compte. Elle est persuadée d’être dans le juste. »
Eric Carrière
Pour l’ancien arbitre Tony Chapron, « son management est percé ». David Berger, journaliste sportif, va même jusqu’à la comparer à Louis XIV, « C’est la reine Soleil, qui se comporte en monarque ». Effectivement soutenue par sa hiérarchie malgré les tensions incontournables, Corinne Diacre semble avoir les pleins pouvoirs sur la sélection. Pas menacée en apparence, elle continue de construire son management comme elle l’entend, même si ses méthodes, peu basées sur l’humain et la communication, ne plaisent pas. Lors de l’annonce de sa dernière liste elle avait d’ailleurs répété de nombreuses fois « Je suis la sélectionneuse », autrement dit, « c’est moi qui décide ».
Sa place mise en jeu ?
Interrogé par Ouest France hier, le patron de la FFF était clair. Pour lui aussi, les résultats sont primordiaux et l’objectif de la qualification est atteint. Encore une fois, il semble conserver une totale confiance en Corinne Diacre et assure que sa place n’est pas menacée., malgré les tensions qui tourmentent le groupe depuis de nombreux mois.
« La réunion n’a pas d’importance pour moi. Elles se sont qualifiées. […] (ndlr continuer avec Diacre jusqu’à l’Euro?) Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas. Que Corinne soit fachée avec Pierette, Paulette… L’important c’est qu’elle gagne ,et elle ne perd pas un match. »
Noël Le Graet
David Berger statue le ras-le-bol général qui règne dans la vie à Clairefontaine. S’il assure que la majorité des joueuses ne soutiennent pas la sélectionneuse, il est persuadé que la situation n’ira pas en s’améliorant et que Diacre ne sera pas sur le banc de l’Equipe de France dans 2 ans.
« Il y a de l’usure, de la lassitude. Il n’y a plus de vie. C’est ennuyeux. Le but d’une sélection est que ça vive bien, et là ça vit très mal. Il n’y a qu’elle qui n’est pas lucide, ou qui ne veut pas l’être. Elle ne partira pas, et elle a le calendrier pour elle. Mais il faut agir parce que l’on va dans le mur. […] Ce qui est possible c’est un boycott, ce qui est impossible c’est de voir Corinne Diacre à l’Euro 2022. »
David Berger
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