Vendredi 12 novembre, Bordeaux s’est imposé 3 buts à 1 contre le Paris FC à Charléty dans un match qui aurait pu définitivement anéantir les espoirs des Girondines en cas de défaite. Distancées de 8 points avant le coup d’envoi de la journée 8, les Bordelaises avaient besoin des trois points de la victoire pour recoller et se relancer dans la course à la 3ème place. À l’issue de la rencontre, les entraîneurs ont répondu à nos questions en zone mixte.
Patrice Lair à la recherche d’une identité
Premier arrivé en zone mixte, Patrice Lair a axé ses propos sur la vision et progression globale du club plus que sur le classement à l’instant « t » :
« Un match capital d’accord mais nous aujourd’hui on essaie de progresser dans le jeu. De reprendre confiance, peut-être de jouer de façon différente que les autres années. Au niveau de toutes les équipes du club, d’avoir un projet global sur la section féminine à Bordeaux.«
Le technicien du FCGB est heureux du projet auquel il prend part et place la création d’une nouvelle identité au cœur de ce dernier :
« Au niveau des jeunes il faut que je travaille. Il faut que je prépare un peu le renouveau de cette équipe. C’est un projet intéressant, c’est un projet qui est complètement différent de ce que j’avais à Lyon ou à Paris, où on cherchait vraiment la Ligue des Champions. Là on est dans une progression. Faire une section féminine performante et de regoûter à un moment donné à la coupe d’Europe avec plus d’identité régionale et peut-être plus aussi de joueuses françaises, je pense que ça peut aider aussi notre sélection. Qu’on prenne les meilleures joueuses dans le sud-ouest, qu’on les fasse progresser et qu’on ait vraiment une identité de club. Je pense que ça peut nous aider à reconquérir plus de spectateurs sur Bordeaux. »
L’entraîneur du FCGB a trouvé le schéma de jeu qui correspond aux qualités de ses joueuses et à sa vision du football :
« On a un système de jeu adapté. On joue en 3-5-2 parce qu’on va pas très vite derrière, mais c’est intéressant. […] Dans ce système on joue à l’extérieur comme on joue à domicile, on joue pour gagner les matchs. Je pense que le football est un spectacle. Aujourd’hui je pense que malheureusement, il y a beaucoup trop d’équipes qui s’adaptent un peu trop à l’adversaire. Je pense que l’identité de jeu est plus importante. «
Utilisée par son entraîneur au poste de défenseure centrale, nous avons questionné Patrice Lair sur le repositionnement de Charlotte Bilbault :
« Charlotte c’est l’expérience, c’est la maturité, c’est de l’impact, c’est l’intelligence tactique aussi. C’est un leader, c’est quelqu’un qui s’arrache, c’est une battante. C’est un exemple du vestiaire. Elle remontera au milieu de terrain de temps en temps, mais elle m’apporte beaucoup de ce côté car j’ai besoin de personnes costauds derrière et surtout d’une personne qui est écoutée dans le vestiaire.«
Une option qui sera assurément réutilisée par l’entraineur de Bordeaux à l’avenir d’après ses dires.
Je n’ai pas l’obligation d’être européen. Mais je suis un entraîneur qui a envie de gagner.
Patrice Lair, entraîneur du FC Girondins de Bordeaux.
Lair semble optimiste pour la suite :
« Tout le monde nous voyait un peu dans le fond du trou par rapport aux résultats de la saison dernière et au classement. On a toujours été dans cette idée de progresser, on travaille pour ça et quelque soit notre composition d’équipe, on commence à ressembler à quelque chose.«
Sandrine Soubeyrand pointe la suffisance de son équipe
C’est bien plus contrariée que son homologue bordelais que Sandrine Soubeyrand s’est présentée à nos micros.
« Pendant 60 minutes on a été loin dans les duels, on n’a gagné quasiment aucun duel, on n’a pas mis beaucoup d’engagement pour récupérer la balle, pour lutter ou pour les embêter. […] Pourtant on avait bien préparé, on s’attendait à un 3-5-2, c’était un 3-5-2. Sur la ligne arrière sur la première mi-temps je pense qu’on n’a pas gagné un duel, et même au milieu de terrain on a été en difficulté. […] On a manqué un peu de tout sur l’ensemble du match.«
Un goût amer en bouche pour la coach du PFC :
« On ne s’est pas préparées mentalement à lutter. Parce qu’on a gagné 6 matchs, je ne vais pas dire qu’on s’est vus trop beaux mais on a mis moins d’intensité, moins d’engagement dans les duels en pensant qu’on allait récupérer le ballon. Evidemment le niveau il faut qu’on l’élève, on n’a pas beaucoup de joueuses internationales, on manque un peu d’expérience dans toutes les lignes. J’avais espéré qu’on proposerait autre chose mais on a été moyen dans tout ce qu’on a proposé. […] Je leur avais dis qu’il faut faire preuve d’humilité, qu’on avait encore rien gagné. […] Je ne sais pas si on s’est vus trop beaux mais ça donne le sentiment d’avoir fait preuve d’un peu de suffisance. Pas pour aborder le match mais dans l’entame de match, et ça nous a coûté la dynamique du match.«