Cette fois, c’est bien officiel : Lindsey Horan devient Lyonnaise. Dans un milieu lyonnais décimé par les blessures (Henry, Damaris, Van de Donk, Majri), l’Américaine est recrutée pour amener son impact physique, sa force de frappe et son expérience de la gagne made in United States au cœur du jeu de l’OL. Elle rejoint ainsi le cercle « restreint » des Américaines ayant porté un jour le maillot au blason frappé du lion : Solo parmi d’autres, Rapinoe, Morgan, Brian et enfin Macario, lui ont précédé, mais quel est le bilan ?
La première vague américaine incarnée par Solo
L’histoire d’amour entre Jean-Michel Aulas et les USA ne date pas d’hier. Les premières joueuses à avoir posé le pied à Lyon, sont venues en meute et il y a plus de 15 ans déjà ! La toute première a été Tara Flint, mais elle a été rapidement rejointe par six compères : Lorie Fair, Jillian Nicks, Danielle Slaton, Hope Solo, Aly Wagner et Christie Welsh. Arrivées pour la seconde partie de saison 2004-2005, ce déplacement international inédit a largement participé à encourager les mouvements entre clubs et constituait les prémices du « marché des transferts » du football féminin que l’on connaît aujourd’hui. Le bilan de cette première expérience : une valeur ajoutée sportive indéniable (avec notamment des joueuses offensives très efficaces), mais éphémère. La plupart ont joué moins d’une dizaine de matchs et ont regagné les USA à la fin de la saison. Une demi-saison et puis s’en va. Les Lyonnaises commençant tout juste à bâtir une solide équipe, elles avaient terminé 3ème derrière Montpellier et Juvisy cette saison-là. Elles sont donc rentrées à la maison sans titre dans leur valise.
PIONNIERES
Rapinoe : la 8ème Américaine, 8 ans après !
Malgré une première expérience américaine dans le Rhône, à priori concluante, il a fallu attendre 8 années avant de convaincre une joueuse de la United States Women’s National soccer Team (USWNT) de venir retenter l’expérience dans la maison lyonnaise. Rapinoe a débarqué en 2013 et bien que finaliste de la Coupe du Monde 2011 et sacrée Championne Olympique en 2012, elle n’était pas celle que l’on connaît si bien aujourd’hui. Âgée de 27 ans, Rapinoe débarque à l’OL avide de découvrir une nouvelle culture, un nouveau pays et un nouveau football. Pourtant, l’idée qu’elle s’était faite de la France ne colle pas avec la réalité et ses attendus, ni avec le management parfois rude de Patrice Lair. Après 29 matchs joués, 8 buts inscrits en deux demi-saisons et d’amères éliminations en Ligue des Championnes, Rapinoe repart déçue et peu épanouie de son passage à l’OL. Son plus beau souvenir de Lyon sera finalement cette finale de Coupe du Monde, jouée et remportée, au Groupama Stadium en 2019 ! Malgré un apport en deçà des espérances du club, Megan Rapinoe est rentrée chez elle avec deux championnats et une Coupe de France en poche.
DÉCEPTION MUTUELLE
Morgan : le transfert de la gloire ?
Cette arrivée est sans nul doute celle qui avait fait le plus grand bruit ! Parti d’un simple tweet envoyé par le Président Lyonnais à destination de la star américaine, l’OL a bouclé l’arrivée la plus sensationnelle jamais connu dans le milieu du foot féminin. Morgan voulait venir en France dans le but de garnir un peu plus son palmarès et elle l’a fait : Championne de France, vainqueure de la Coupe de France et première lyonnaise américaine à remporter la tant aimée Ligue des Championnes en 2017 ! Morgan a augmenté sa puissance marketing et a mis la lumière internationale sur le club français. Un pari réussi sur le plan de la gloire marketing… un peu moins brillant sur l’aspect sportif toutefois : 16 matchs joués et 12 buts marqués, ça fait presque rêver… si on ne regarde pas de trop près. Sept d’entre eux ont été inscrits en 3 rencontres de Coupe de France, les 6 autres l’ont été en championnat, alors que Morgan n’a jamais fait trembler les filets européens en 5 apparitions. Un élément qui montre bien l’apport limité de la star américaine au sein d’un effectif lyonnais brillant de qualité, mais aussi la complexité pour les joueuses US de s’acclimater au jeu et à la vie à la française.
COUP DE GÉNIE MARKETING
Brian (devenue Gautrat) symbole du mal du pays américain…
Si les joueuses US ont toujours eu pour habitude de venir en France sur du court terme, Morgan Brian a battu toutes ses compères sur ce terrain. Elle était pourtant arrivée avec des ambitions tout autre en janvier 2018, paraphant un contrat de 2 ans et demi avec le club. Peu utilisée sous les ordres de Reynald Pedros et avec 5 matchs joués (mais aucun en Ligue des Championnes), 2 buts inscrits au compteur, et un championnat de France remporté, la joueuse avait demandé la résiliation de son contrat dès le mois de juin, afin de regagner le championnat américain à l’été.
PARI MANQUÉ
Macario, comme à la maison !
S’il y en a bien une qui a choisi l’OL comme son nouveau foyer de vie, c’est bien Catarina Macario. Jeune américano-brésilienne, elle fait parler d’elle dès son parcours universitaire et est dans le viseur des franchises américaines de NWSL en vue de la Draft. Il n’en sera rien, Macario fait le choix de l’Europe et rejoint les rangs de l’OL pour la seconde partie de saison 2020-2021, signant un contrat la liant au club jusqu’en juin 2023. Ambitieux au vu des parcours de ces prédécesseures au sein de l’univers lyonnais. Pourtant, après une petite année en France, Macario semble s’épanouir à merveille. Après des débuts timides, elle fait actuellement le bonheur du staff et de ses coéquipières et a rapidement grappillé une place de titulaire indiscutable plus que méritée. Alliant force, technique, vision de jeu, Macario se présente comme une joueuse complète et déterminée à réussir dans sa nouvelle maison après une première triste saison blanche. Alors, partie pour rester ?
ADOPTÉE
Horan, pour effacer le mauvais souvenir parisien ?
Prochainement, Lindsey Horan fera ses premiers pas sous le maillot de l’OL, pourtant ce ne seront pas ses premiers dans le championnat de France. À l’instar de Macario, Horan avait elle aussi choisie le football européen plutôt que le passage par le système de draft américain. Elle débarque au PSG à 18 ans et y restera 3 saisons et demie, soit plus que toutes américaines au sein de l’effectif lyonnais. Si la jeune pépite brille rapidement avec 20 but en 25 matchs lors de sa première saison, puis 16 en 23 matchs lors de la seconde, son temps de jeu décroît au fil de la saison et demi restante, la poussant à rompre son contrat avec le club de la capitale en décembre 2016 après 3 saisons à terminer vice-championne de France. Notamment poussée par l’envie de retrouver la sélection américaine (jugée incompatible avec le calendrier européen à l’époque), Horan s’exporte et fait son retour au pays. Quelque temps après, elle reviendra sur la dureté de son expérience en France, marquée par la gestion de son cas par Farid Benstiti, qui la jugeait peu en forme physiquement et lui faisait des remarques sur son poids, malgré ses performances honorables sur le terrain…
Après 5 années passées sous le maillot des Portlands Thorns, il est temps pour Horan de faire son retour en France et de devenir la 12ème Américaine à porter haut les couleurs de l’Olympique Lyonnais.
Alors, en signant à l’OL pour un prêt s’étendant jusqu’en 2023, quels sont les objectifs de Lindsey Horan dans l’Hexagone ? Oublier sa mauvaise expérience parisienne, remporter la tant espérée LDC ou marquer l’histoire de l’OL à jamais ?
AVENIR