L’équipe de France vivait sa première demi-finale à l’Euro. Cela faisait aussi dix ans que les Bleues n’avaient pas atteint ce stade de la compétition dans un tournoi majeur. Pour ce retour dans le dernier carré, les joueuses de Corinne Diacre sont tombées sur l’impressionnante équipe d’Allemagne. Depuis le début de la compétition, les Allemandes ont affiché des prestations qui correspondent à leur volonté de récupérer leur trophée et aller chercher un neuvième sacre à l’Euro. La discipline demandée par Martina Voss-Tecklenburg a eu raison des Françaises et l’expérimentée, et pourtant jeune, Nationalmannschaft s’est imposée sur le score de 2-1 face aux Françaises et a, ainsi, validé son ticket pour Wembley.
Les Tops
⭐️⭐️⭐️ Alexandra Popp (Allemagne)
Elle a surgi deux fois, tel un pop-up non désiré sur un écran, dans la défense française. Ces deux centres magnifiquement dosés par Huth, c’est tout ce qui lui a suffit pour crucifier Peyraud-Magnin et donner l’avantage à l’Allemagne à chaque fois (39′, 76′). À 31 ans, la star allemande vit son premier Euro, les blessures l’ont enfin épargné et de l’autre côté du Rhin c’est une excellente nouvelle. Depuis le début de la compétition, elle a marqué à chaque match. Avec son doublé face à la France qui amène son compteur à six buts, elle a rejoint Beth Mead à la tête des buteuses de l’Euro. Si elle a envoyé la Nationalmannschaft en finale, c’est aussi par sa force de caractère. Alexandra Popp aurait déjà pu ouvrir le score sur un coup-franc bien tiré et parfaitement détourné par Peyraud-Magnin (22′). Dans ce match, les futures adversaires de l’Allemagne ont encore pu constater qu’il ne faut pas grand-chose aux Allemandes et à Alexandra Popp pour faire trembler les filets.
⭐️⭐️ Lena Oberdorf (Allemagne)
La jeune milieu de terrain allemande était partout. Sur presque chaque prise à deux Oberdorf était là. Elle est le symbole de la discipline et de l’abnégation demandé par Martina Voss-Tecklenburg. Ses efforts défensifs ont été monstrueux et ont permis de récupérer beaucoup de ballons (25′, 27′, 35′, 39′, 48′, 63′). À 20 ans, Oberdorf a aussi fait preuve d’autorité dans ses tacles que ce soit devant Karchaoui (31′), Périsset (38′) ou Toletti (58′). C’est aussi elle qui a empêché Diani de filer au but après la passe en retrait mal ajustée de Hegering (68′). Sa présence dans beaucoup de duel lui a aussi valu quelques fautes (32′, 38′, 49′, 89′) et un carton jaune pour une grosse faute sur Diani (90+4′). Défensivement, elle était partout. Offensivement, elle n’était pas en reste, sa vision du jeu et ses longues transversales ont permis à la Nationalmannschaft de casser les lignes françaises. Lena Oberdorf symbolise le futur de la sélection allemande qui compte dans ses rangs beaucoup de jeunes joueuses talentueuses (Jule Brand 19 ans, Klara Bühl 21 ans, Sydney Lohmann 22 ans, Giulia Gwinn 23 ans pour ne citer qu’elles). La heat-map de la milieu de terrain pourrait recouvrir toute la surface de jeu que ce ne serait pas surprenant. Lena Oberdorf impressionne à chaque match de la Nationalmannschaft. Elle est l’un des joyaux de l’Euro.
⭐️ Kadidiatou Diani (France)
Dans un match compliqué où la France n’a pas réussi à évoluer en première mi-temps, Diani a réussi à donner de l’espoir aux Bleues. Elle s’est mise en jambe avec un petit festival sur le côté droit alors que le match était fermé (7′). Mais, c’est surtout sa grosse frappe, détournée par le poteau puis par le dos de Frohms dans son but, à la 45e minute qui permet à l’équipe de France de rentrer aux vestiaires avec le cœur plus léger (1-1). Elle aurait pu permettre à la France de prendre l’avantage à la 68e en interceptant la passe en retrait d’Hegering mais elle a buté au dernier moment face à Oberdorf et n’a pas vu Geyoro en retrait. Cette action symbolise le match des Bleues, ce n’était pas mauvais mais ce n’était pas assez pour battre l’Allemagne.
Les Flops
😡😡😡 Melvine Malard (France)
Désignée remplaçante de Marie-Antoinette Katoto depuis la blessure de l’attaquante, Melvine Malard a eu du mal à exister face au bloc allemand. Sa première apparition dans le match est un hors-jeu (9′). Puis, elle a perdu une balle (21′) et a fait une faute sur Gwinn lorsqu’elle est redescendue défendre aux abords de la surface française (26′). Obligée de quitter son poste pour pouvoir toucher un ballon, Malard n’a pas eu grand-chose à se mettre sous le pied et n’a pas su le bonifier contrairement à Popp pour la Nationalmannschaft. Ce match a mis en lumière la différence entre une neuf d’expérience du côté allemand et une neuf qui doit encore apprendre du côté français. Elle est remplacée par Bacha dès la mi-temps qui, par sa grinta, a délié un peu plus le match pour les Bleues.
😡😡 Sandie Toletti (France)
La milieu française n’a pas fait le poids face aux Allemandes. Souvent dépassée, elle n’a pas réussi à exister. Son seul fait de jeu notable est un carton jaune reçu en première mi-temps pour une faute sur Brand à l’entrée de la surface de réparation française (21′). Faute qui a amené la première frappe cadrée et dangereuse allemande suite au coup-franc. Peu aidée par Geyoro et Bilbault qui ont quand même montré plus de volonté qu’elle, Toletti était la moins bonne des milieux françaises ce soir et a mis en évidence les limites de l’entrejeu français.
😡 Lina Magull (Allemagne)
Décisive lors du match précédent, Lina Magull n’a pas récidivé et a été la joueuse allemande la moins bonne sur le terrain. Pourtant, en première mi-temps, elle a percuté et permis à son équipe d’aller vers l’avant. Mais, ce que l’on retient de son match c’est qu’elle s’est un peu trop prise pour Neymar dans la surface en tombant trop facilement dès qu’elle faisait face à Renard.
Depuis le début de la compétition, Lina Magull est sur courant alternatif et réalise un gros match sur deux. Aujourd’hui c’était son match sans et ça s’est vu. Grâce à Popp, elle pourra se rattraper en finale.