En marge de la Women’s French Cup remportée par Montpellier, PiedsCarrés-Féminin a eu l’occasion de s’entretenir avec Frédéric Mendy, le nouveau coach du club Héraultais. Arrivé sur le banc en remplacement de Jean-Louis Saez devenu directeur sportif du MHSC, nous étions désireux de connaître l’état d’esprit du tacticien ainsi que l’ambition qui règne dans un club qui stagne et qui a connu 8 départs depuis la fin de la saison 2018/2019.
Pourquoi avoir choisi une équipe féminine en première expérience de coach ?
Ce n’est pas ma première expérience de coach. J’attaque ma deuxième année à Montpellier. J’étais au centre de formation des garçons et cette année le président m’a proposé ce challenge que j’ai accepté.
Pourquoi ?
Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est autre chose. Le football c’est le même mais on est moins dans la formation et plus dans la compétition. Après cela ne change pas des garçons vu que les entraînements sont pareils. C’est surtout au niveau de la vitesse où ça va plus vite chez les garçons mais le reste ne change pas du tout.
Au regard de la saison dernière mitigée du MHSC, quels objectifs vous êtes vous fixés personnellement cette saison ?
Je n’ai pas d’objectifs très précis, le seul objectif c’est, de un, la progression et, de deux, gagner les matchs. Je viens pour gagner.
Pouvez-vous nous expliquer la vague de départ enregistrée au mercato en particulier des joueuses étrangères ? Est-ce un choix du club ou une décision provenant des joueuses ?
Il y a une joueuse que nous voulions garder, c’est Janice (Cayman) mais après une bonne proposition de l’Olympique Lyonnais, j’ai parlé avec elle, cela a été clair de son côté, cela a été clair du mien. Concernant les autres, il faut tourner la page. Nous avons renouvelé l’effectif par des jeunes, peut-être moins connues du grand public mais nous avons tablé sur moins d’expérience pour plus de fougue et plus de travail.
Donc il n’y a pas de problèmes ? C’était vraiment une rotation logique et naturelle ?
Oui oui il n’y a aucun problème.
Ayant été défenseur au cours de votre carrière, apportez-vous une attention particulière au secteur défensif ?
C’est le meilleur secteur donc automatiquement (rires). Non mais ce sont surtout des jeunes qui évoluent dans ce secteur là, même de très jeunes donc c’est agréable de leur apprendre je ne dirai pas le vice mais presque.
Vous avez raison, c’est ce qu’il manque un peu au football féminin.
Oui.
Sur le banc, nous avons vu beaucoup d’énergie dépensée de votre part notamment lors des phases de pressing. Est-ce comme cela que vous évoluerez cette saison ?
Non, nous évoluerons aussi en fonction de l’état physique et psychique des joueuses. Il y a des moments où nous ne pourrons pas toujours leur demander ça. C’est pour cela que nous travaillons les deux. Jouer sur un pressing, attendre et jouer sur les interceptions. Nous leur donnons beaucoup de cordes à leur arc afin qu’elles puissent s’exprimer en toutes circonstances.
Si vous deviez définir la patte Mendy qu’elle serait-elle ?
La joie, le travail, l’efficacité, l’abnégation et être complémentaires les unes des autres.
Valérie Gauvin n’a pas toujours été titulaire la saison dernière, est-ce pour vous la numéro 9 indiscutable cette saison ?
Alors titulaire indiscutable, j’en ai aucune dans l’équipe. C’est l’entraînement qui me le dira, c’est le travail, rien n’est fixé pour personne. Après nous ne changerons pas le XI toutes les semaines mais il y a les entrainements et les matchs.
Le fait qu’elle ait été mondialiste ne change rien ?
Alors ça (rires), mondialiste, internationale, tout ce que vous voulez, tout le monde est au même niveau.
Valérie Gauvin étant une joueuse d’appui, il est difficile de l’associer à une autre attaquante, nous vous avons vu évoluer en 4-2-3-1 lors du tournoi, avez-vous un système de jeu privilégié pour la saison à venir ?
Non, elle s’adaptera comme nous nous adaptons aux joueuses, les joueuses s’adaptent à nous et au système. Les préférences à un moment il faut les laisser de côté et jouer collectif.
Avez-vous l’idée d’utiliser Sakina Karchaoui un cran plus haut ? Nous la trouvons plus performante offensivement que défensivement et aucun coach n’a osé la faire évoluer ailière sur le long terme par exemple.
(Rires) Ce serait bien de venir avec moi à l’entraînement comme ça je vire Baptiste (Baptiste Merle, coach adjoint). Non (soupir), je la vois très performante en latérale, après c’est à nous de lui faire travailler les aspects tactiques défensifs.
Elle restera donc latérale gauche.
Je ne sais pas, peut-être qu’elle jouera au-dessus et qu’une jeune jouera latérale. Rien n’est impossible. Comme il est possible que je puisse faire une interview de vous la prochaine fois.
Avec plaisir (rires). Merci coach et bonne saison.
Ancien formateur, Frédéric Mendy semble vouloir donner sa chance aux jeunes afin de pallier les départs de Torrecilla, Bogi, Murphy, Cayman, Jakobsson, Sembrant, Gérard et Thomas. Une stratégie que nous apprécions tout particulièrement dans un championnat de D1 où les grands clubs optent pour des profils étrangers afin de renforcer leurs effectifs. Alors que le travail, la concurrence et le mérite devraient être de retour à Montpellier, l’ambition qui n’est autre que de gagner les matchs sera-t-elle suffisante pour aller titiller Lyon ou le PSG ?