Après la Confédération Brésilienne de Football en début de semaine, c’est la FA (Fédération Anglaise de Football) qui a annoncé hier sa décision de mettre en place l’égalité salariale entre joueuses et joueurs sous le maillot anglais. Désormais, les hommes et les femmes toucheront les mêmes sommes, tant en indemnités par rencontres qu’en primes de résultats, lorsqu’ils évolueront sous le maillot national. Une tendance qui se popularise, pour notre plus grand plaisir, alors que la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou encore la Norvège ont déjà adopté ce système.
Pourquoi c’est si compliqué?
L’égalité salariale est un domaine de discussion qui attise les débats dans le monde. Les joueuses perçoivent des primes internationales 12 fois moins importantes que celles des hommes. Une inégalité anormale récompensant pourtant le même exploit sportif, celui d’être Champion du Monde. Les raisons avancées sont principalement les retombées économiques et médiatiques autour des grands événements footballistiques. Tant que la FIFA ne prendra pas la décision de rendre les primes et les rémunérations égales pour tous les professionnels du football jouant sous les couleurs de leur pays, quelque soit leur sexe, ce sera aux fédérations nationales de se positionner. Si certaines l’ont déjà fait, c’est encore loin d’être le cas de la majorité des grandes nations du football féminin. Et pour cause, les doubles championnes du monde américaines se battent toujours pour obtenir l’égalité, alors que l’équipe nationale féminine de football surpasse de loin l’équipe masculine en terme de résultats. Ridicule.
Et en France, qu’en est-il?
Noël Le Graët, le président de la FFF s’était positionné sur le sujet en juillet 2019 (en pleine Coupe du Monde en France donc), et de manière catégorique. Pour lui, il était impensable que les Bleues puissent toucher autant que leurs homologues masculins : « Les niveaux de retombées économiques (chez les filles) n’ont rien à voir avec les garçons. »
Ce n’est pas faux, les droits TV et les audiences sont nettement moins élevés lorsqu’il s’agit de football féminin. Mais s’ils sont bien inférieurs, c’est parce que le football féminin a été mis de côté par la société pendant plus de 50 ans. Les retombées économiques autour de la pratique féminine ne sont alors qu’une conséquence de l’écartement des intérêts qu’ont subit les joueuses. Si aujourd’hui le football féminin revient peu à peu sur le devant de la scène, il l’a été au début du XXème siècle, avant que la FA ne décrète que jouer au foot impactait l’intégrité physique des femmes. Par conséquent, une rémunération égalitaire pour celles et ceux qui représentent la France sur les terrains à l’international, serait logique.