C’était l’affiche tant attendue. Le dernier quart de finale de Ligue des Championnes, qui avait été reporté pour des cas de Covid-19 dans l’effectif lyonnais. Le choc franco-français qui départageait les deux plus grandes équipes de l’hexagone, l’OL et le PSG, en rude lutte dans le championnat de D1 Arkema. Une place en demi-finale de la plus prestigieuse des compétitions était en jeu. Ce match permettait au vainqueur de rejoindre le FC Barcelone, Chelsea et le Bayern Munich déjà qualifiés.
D’un côté une équipe lyonnaise expérimentée, spécialiste des grands rendez-vous et sept fois vainqueur de l’UWCL. De l’autre, le PSG ambitieux d’Olivier Echouafni, plus fort que jamais et tombeur de l’OL cette saison en championnat. Au terme d’un match aller à l’avantage des Parisiennes il y a 25 jours, les Lyonnaises s’étaient imposées au bout du suspense (0-1) grâce à un penalty en toute fin de rencontre. Mais le facteur Covid inédit entrait en jeu dans ce match. Lyon était en manque de rythme, après 3 semaines sans jouer et un effectif placé à l’isolement contraint à l’entrainement individuel. Au PSG, l’espoir de la qualification historique était permis, à la vue des circonstances exceptionnelles et de la prestation encourageante de l’aller. Paris était en jambe, avec des internationales qui revenaient d’une trêve accomplie. En jeu, une cinquième qualification en demi-finale de la Coupe d’Europe pour le PSG, une douzième pour le club de Jean-Michel Aulas.
Les compositions d’équipe
Une entame de match cruciale
Le bloc lyonnais est très haut en début de match et empêche les Parisiennes de ressortir proprement. Les intentions sont claires, l’OL ne se contentera pas du petit but d’avance au compteur. Formiga perd le ballon dans l’axe et la machine lyonnaise s’enclenche. Majri transmet à Cascarino dans le dos de Lawrence, et malencontreusement, la défenseuse pousse le ballon dans les pieds de Macario qui avait suivi le mouvement dans l’axe. L’Américaine marque (4′, 1-0). Par le premier but de sa carrière en UWCL, l’attaquante permet aux siennes de souffler en prenant l’avantage rapidement. La réaction parisienne ne se fait pas attendre. Formiga tente sa chance mais Buchanan est sur la trajectoire (5′). Dans la foulée, c’est Sara Dabritz qui manque d’égaliser. Servie dans le dos des défenseuses par Geyoro, elle élimine Bouhaddi mais ne parvient pas à redresser sa frappe dans le but et trouve le poteau (8′). Après une entame manquée, Paris se déchaîne offensivement et les automatismes transpercent la défense lyonnaise. Baltimore fixe puis décale pour Moroni qui a dédoublé dans le couloir gauche. Le centre de la latérale trouve Diani lancée que second poteau mais sa tête échappe le cadre (11′). L’OL est sous-pression et Paris prend le jeu à son compte. Baltimore centre pour Katoto qui surgit au premier poteau mais voit sa reprise de la tête s’envoler (15′). C’est à la 17eme minute seulement que les Lyonnaises repartent vers l’avant, mais Cascarino, lancée en profondeur, manque son contrôle.
Emprise parisienne
Baltimore change le jeu pour Katoto dans la surface. L’attaquante française provoque puis passe en retrait au sol. Il faut une intervention de Damaris pour repousser le danger (21′). Les Parisiennes se font de plus en plus pressantes sur la défense lyonnaise. Paredes récupére le ballon haut, et Katoto dans l’axe fait face au très bon tacle défensif de Buchanan. Mais Geyoro hérite du ballon, excentrée dans la surface le propulse d’une lourde frappe dans la lucarne de Bouhaddi (24′, 1-1).
Ce but parisien concrétise la domination des visiteuses et relance totalement la partie. Le PSG a pris la main sur le jeu et étouffe totalement l’OL qui semble sans solutions, assommé par l’égalisation. Cela faisait 492 minutes que l’OL n’avait plus encaissé de but à domicile en Ligue des Championnes. Si solide d’ordinaire, la défense pliait face aux vagues d’attaque du club de la capitale, avant de rompre. Les permutations permanentes offensives perturbent les Fenottes, peu inspirées défensivement et inexistantes offensivement. Symbole de la mainmise parisienne, c’est sont les joueuses d’Echouafni qui sont présentes au deuxième ballon. Baltimore (29′) puis Dabritz (32′) s’essayent a la frappe. Paris est efficace au duel et Lyon commet d’inhabituelles imprécisions techniques à l’image de la passe manquée de Majri dans l’entrejeu (39′). En fin de mi-temps, l’OL sort enfin grâce à une rare séquence de passes. L’attaque placée lyonnaise, la première depuis le but à la 4ème minute, se termine par une frappe de Damaris contrée (43′).
Le Graal pour le PSG
Expérience de la première période, le bloc parisien est plus haut à la reprise. Mais l’OL a davantage le pied sur le ballon et l’opposition est plus équilibrée. La première situation après la pause est pour les visiteuses. Diani centre vers Katoto mais la volée de l’attaquante, trop axiale, est captée par Bouhaddi (56′). Les joueuses de la capitale poussent pour marquer le but qui les séparent de la qualification, et leur persévérance est récompensée. Sur l’ouverture de Morroni, Majri passe totalement au travers. Diani en profite et centre au premier poteau. Alors que Renard défend vers son but, elle tacle devant Bouhaddi et pousse le ballon au fond de ses propres filets (61′, 1-2).
Ce but contre son camp qualifie le PSG. A ce moment-là, l’OL est dos au mur et doit marquer pour éviter une décevante élimination. Vasseur réagit en lançant Henry (Majri) et Eugénie Le Sommer (Parris), seule joueuse appelée lors du dernier rassemblement des Bleues, étonnamment remplaçante au coup d’envoi (66′). Sur le corner suivant, Maroszan trouve la tête de Renard qui manque de puissance (67′). L’OL passe près de la correctionnelle mais Bouhaddi évite à son équipe de plonger en sortant un très bel arrêt face à Bachmann seule au point de penalty (74′). La capitaine des locales tente de gommer son erreur en montant sur chaque coup de pied arrêté. Mais derrière, les contre-attaques parisiennes sont tranchantes. Baltimore est trouvée par la transversale de Diani mais sa frappe se dérobe du cadre (77′). La fin de match est animée. L’OL tente de revenir au score mais Endler anticipe loin de sa surface face à Le Sommer qui rôdait (80′). L’OL tente le tout pour le tout, mais est imprécis, Bacha manque son centre (84′). La tension est palpable sur la pelouse et au bord du terrain, où joueuses et staff donnent de la voix. La fin de rencontre est plus hachée, entre changements, petites fautes et tentatives de gain de temps au poteau de corner. Dans les ultimes secondes, l’OL aurait pu voler la qualification à Paris mais Endler réalise un arrêt exceptionnel et primordial sur le ciseau de Malard (90+3′).
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