Il y a les joueuses dont l’histoire s’écrit tout au long de leur carrière, dont le nom s’inscrit dans nos mémoires au fil du temps et des années passées à haut niveau sur le terrain. Et puis il y a les autres… Trinity Rodman fait sans aucun doute partie de cette seconde catégorie. Celle des talents purs, qu’on repère dès les premières minutes d’observation. Parmi eux, Rodman figure parmi les meilleures et a inscrit sa précocité dans l’histoire tant sa première année professionnelle a été couronnée de succès.
N°2 à la Draft en 2021
Il y a près d’un an, Rodman faisait partie du paquet d’universitaires américaines inscrites à la Draft ; le moyen de décrocher son ticket pour obtenir une place dans l’effectif d’une des franchises évoluant en National Women’s Soccer League. Rodman fut choisie en n° 2 par Washington Spirit, et est ainsi devenue la plus jeune joueuse draftée en NWSL. Cela en dit souvent long sur les espoirs qui sont placés sur les jeunes joueuses étant draftées si tôt. Cela est directement accompagné d’une pression et d’une responsabilité certaine. Si le talent de la pépite est certain, son adaptation au championnat d’élite américain est moins sûr, et c’est pourtant tout l’enjeu.
En 2017, Whashington Spirit avait choisi Mallory Pugh. Aujourd’hui Championne du Monde, Pugh a pourtant eu plus de mal en championnat qu’avec la sélection. Après de belles prestations, les blessures se sont rapidement invitées. Son passage chez les Sky Blue en 2020 a été blanc (29 minutes de jeu au total) et accompagné d’un passage à vide mental. Il a fallu attendre 2021 et les Chicago Red Stars pour la voir revenir très haut en championnat.
On ne sait pas de quoi sera fait son avenir, mais Trinity Rodman n’a pas eu besoin de ce temps et Washington ne doit pas regretter son choix !
Tout en haut avec Washington
Depuis son arrivée en NWSL, Washington Spirit attend sagement, patiemment, un premier titre. En 7 années, la franchise s’est qualifiée à 3 reprises pour les play-offs (2014, 2015, 2016). En 2014 et 2015, l’histoire s’est arrêtée en demi-finales et cette dernière s’est prolongée jusqu’en finale en 2016, mais n’est jamais allée au bout.
Mais dans un système américain où la redistribution des cartes est au cœur du jeu, la franchise a pris son mal en patience et attendu son tour. Le recrutement des 2 défenseures internationales, O’Hara et Sonnett devaient permettre de stabiliser la défense. Restait à trouver une tueuse devant le but… la Draft leur a offerte.
Rodman est ainsi devenue la plus joueuse draftée américaine à scorer en NWSL pour ses débuts. Au total, elle a inscrit 7 buts sur les 34 inscrits par son équipe, soit 20% d’entre eux à elle seule. Il faut ajouter à cela 6 passes décisives. Elle sait être buteuse dans les rencontres décisives comme en demi-finale des play-offs face à l’OL Reign (victoire 2-1) et a souvent offert de précieuses courtes victoires d’un but à son équipe tout au long de la saison. En finale, alors que son équipe était menée d’un but Rodman, n’a pas marqué. Sullivan est allée chercher l’égalisation et a poussé la rencontre aux prolongations. Rodman s’est ensuite chargée de délivrer la passe décisive pour Kelley O’Hara à la 97ème minute, de quoi tuer le match. Et à la surprise quasi-générale, alors que personne ne les attendait, Washington Spirit a renversé cette finale (face au Chicago Red Stars de Mallory Pugh, pour la petite histoire) et est allé chercher le titre tant attendu.
Sans Rodman, l’histoire aurait-elle été aussi belle ? On ne le saura jamais.
Rookie et Meilleure Jeune Américaine de l’Année
Rodman a donc vécu un bonheur plein avec son équipe, et commencé à étoffer son palmarès collectif. À cela, elle peut d’ores et déjà y rajouter 2 trophées individuels.
Elle a, en effet, été élue Rookie de l’année, une récompense décernée à la meilleure jeune de la saison NWSL issue de la Draft. Mais Rodman a également été élue Meilleure Jeune Américaine de l’Année, un trophée qui s’étend cette fois au-delà des frontières. La joueuse a donc surclassé toutes ses compères, dont une certaine Catarina Macario !
Rodman est partie sur des standings extrêmement élevés, à seulement 19 ans et on peut désormais s’attendre à la voir ambitionner une place dans l’équipe nationale. Objectif 2023 ?
LAKELAND RANCH, FL – DECEMBER 13: Trinity Rodman #9 of the United States sprints during a game between France and USWNT U-20 Blue at Premier Sports Campus on December 13, 2019 in Lakeland Ranch, Florida. (Photo by Brad Smith/ISI Photos/Getty Images)