Alors que plusieurs acteurs du football féminin en France ont fait part de leurs inquiétudes sur l’évolution du football féminin, le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët ne semble pas alarmé sur la situation.
Les cris d’alertes de Aulas, Bompastor et Hegerberg
Depuis plusieurs mois, les acteurs du football féminin français, et surtout les Lyonnais, tentent d’alerter la FFF et Monsieur Le Graët sur le retard que la France est en train de prendre par rapport à tout ce qui régit le football féminin. Tout d’abord, en février dernier, Ada Hegerberg a adressé un tweet saillant à la Fédération Française de Football. L’attaquante lyonnaise reproche à la FFF de se reposer sur ses lauriers depuis la Coupe du Monde 2019 et de ne pas faire grand-chose pour aider le football féminin.
Les paroles d’Ada Hegerberg ont été appuyées par son président quelques semaines plus tard. Jean-Michel Aulas a notamment évoqué le danger de voir des joueuses partir pour privilégier un championnat étranger qui aurait su évoluer ces dernières années : « Les Anglais ont su prendre des décisions économiques extrêmement favorables pour le football féminin, notamment en lui attribuant une partie du sponsoring et des droits télévisés. Évidemment, la conséquence, on va la voir dans les deux-trois années qui viennent. Les clubs progressent vite, les sélections nationales aussi, du coup. Ce qui est sûr, c’est que demain, on risque de perdre nos meilleures joueuses françaises au profit de ces structures économiques surpuissantes par rapport aux nôtres. »
Enfin, quelques jours avant la finale de Champion’s League, Sonia Bompastor a, elle aussi, pointé du doigt les manquements de la FFF et commence à avoir peur pour le football féminin français : « Il faut améliorer les infrastructures, les stades, les conditions de retransmission à la TV. La Fédération doit avancer sur pas mal de sujets: la formation dans les clubs, les championnats de jeunes pour qu’elles puissent jouer dans des championnats qui leur permettent de s’aguerrir au haut niveau. Il y a plusieurs points comme ça qu’il faut vite travailler parce que sinon, on va être vite dépassés et ce serait dommage pour le football féminin français. » Malgré toutes ces alertes, le président de la Fédération Française de Football ne semble pas inquiet.
Selon Le Graët, la France est un exemple
Alors que la situation paraît alarmante et qu’Aulas rappelle qu’« On est en train de prendre du retard car d’autres ont accéléré plus vite. En mettant des moyens économiques et financiers de manière prioritaire sur le football féminin, il est indéniable que des nations avancent plus vite. », propos soutenus par Bompastor : « Là où il faut qu’on se réveille, c’est surtout au niveau de la fédération. J’étais au match entre Barcelone et l’Atlético ce week-end et il y a une vraie différence culturelle. Là-dessus, on a encore beaucoup de travail. », Noël Le Graët ne voit pas les choses du même œil. Invité de l’émission La Bande Originale sur France Inter, ce mercredi 25 mai, le président de la FFF, durant sa courte intervention sur le football féminin (deux minutes sur une heure trente d’émission), semble satisfait de la situation et place la France en exemple. Il considère que « sur le football féminin, on (la France) peut apporter à beaucoup de pays.». De plus, il se réjouit de la 3ème place française au classement FIFA alors que l’équipe de France n’a pas participé aux Jeux Olympiques de Tokyo. Le Graët n’est donc pas du tout inquiété par la situation du football féminin en France et semble s’opposer aux alertes des Lyonnais.