La sélection espagnole vient de vivre une semaine mouvementée. Après un Euro décevant, les joueuses ont remis en cause le manque d’ambition de Jorge Vilda et de la Fédération espagnole qui a prolongé le sélectionneur avant la compétition.
Les révélations
Comme la plupart des équipes nationales cette semaine, la Roja s’est réunie pendant la trêve internationale. Mais, c’est dans une ambiance tendue que Jorge Vilda a retrouvé ses joueuses. En début de semaine, le média El Confidencial a lâché une bombe. Selon leurs informations, Alexia Putellas, Irene Paredes et Patri Guijarro, soutenues par plusieurs membres de la sélection, auraient demandé à la fédération espagnole la démission de leur sélectionneur. D’après Marca, les reproches faits à Jorge Vilda sont son manque d’ambition, notamment appuyé par la désillusion de l’Euro, mais aussi un traitement inégale entre les joueuses, ce qui aurait participé aux blessures de Putellas et Hermoso en les utilisant trop, notamment dans des matchs sans enjeux, au détriment de joueuses qui performent aussi dans le championnat espagnol. En juin dernier, Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole, a réitéré sa confiance envers Vilda et l’a prolongé jusqu’en 2024. Aujourd’hui, il soutient toujours son entraîneur.
La conférence
Suite à cette réunion entre les joueuses, le conseil d’administration et le staff, Jorge Vilda aurait tenu des réunions individuelles avec chacune des 23 sélectionnées pour recueillir leurs impressions et discuter. Certaines joueuses auraient quitté ces entretiens en pleurant et, tout le reste de la semaine, l’atmosphère a été lourde au camp d’entraînement. Alors que l’affaire a beaucoup fait parler dans les médias espagnols, la Fédération a organisé, jeudi, une conférence de presse. Jorge Vilda s’est présenté en premier face aux journalistes et s’est dit « profondément blessé » par la situation. Il a aussi déclaré que « les codes du football ont été franchis » car l’affaire a été rendue publique. Puis, il a dédramatisé la situation en déclarant : « La situation que l’on vend de l’extérieur n’est pas celle de l’intérieur. C’est quelque chose qui affecte, mais pas autant qu’on le dit. Nous sommes très attentifs à voir les joueuses qui veulent être ici, qui croient en notre travail et qui portent le maillot de l’équipe nationale et le défendent à 100%. Il n’y a pas une seule joueuse qui a dit qu’elle ne voulait pas être ici ». Puis il a tenu à rappeler qu’il avait réalisé des phases qualificatives parfaites pour les tournois internationaux, une montée au classement FIFA (de la 19e place à la 8e) depuis son arrivée en 2015 et qu’il a atteint des records en matière de victoires consécutives et de buts marqués.
Après lui, Irene Pardes, Patri Guijarro et Jennifer Hermoso se sont présentées en conférence de presse. Toutes les joueuses espagnoles ont assisté à la conférence pour soutenir leurs coéquipières. Paredes, la capitaine espagnole, a tout de suite démenti le fait qu’elles avaient demandé la démission de Vilda. « Ce qui s’est passé, c’est que les capitaines, représentant le groupe, ont transmis à Jorge et à la Fédération les sentiments des joueuses, rien de plus. En tant que capitaines, nous avons l’obligation de transmettre ces informations. » a déclaré Paredes.
Nous savons qu’il va y avoir des changements ou qu’ils vont essayer de changer la situation. C’est une situation compliquée pour toute l’équipe. Nous sommes une équipe très ambitieuse et les gens veulent s’améliorer, nous voulons nous améliorer, nous voulons gagner, et nous avons pensé qu’il y avait certains aspects internes qui devaient être changés.
Irene Paredes
Patri Guijarro a appuyé le fait qu’après l’Euro, elles étaient conscientes que l’Espagne devait aspirer à gagner de « grands titres ». « C’est un malaise général dans l’équipe, c’est ce que nous avons ressenti à la fin du championnat d’Europe. Nous avons un groupe qui peut aller chercher de grands titres et c’est ce que nous avons ressenti et c’est pourquoi on a souhaité s’exprimer ». Jennifer Hermoso a quant à elle rappelé que les joueuses défendront le blason espagnol coûte que coûte « Nous défendons notre équipe nationale. Nous transmettons un message de malaise général, chacun est cohérent avec ce qu’il fait. Mais quand les joueuses entrent sur le terrain, on ne pense plus à rien d’autre ».