Blessée au genou (rupture des ligaments croisés) depuis le 16 avril, Solène Durand est sur le chemin qui la mènera à retrouver les terrains. Pour vous, elle a accepté de répondre à nos questions dans une interview qui retrace les mois qui ont suivi sa grave blessure.
- LD (PCF) : Bonjour Solène. Première question, aujourd’hui ; comment te sens-tu ?
SD : Je me sens bien si on peut dire ça comme ça, parce que je ne peux pas jouer au foot alors ça reste compliqué de le dire. Mais en tout cas le genou va bien, j’ai de bonnes sensations, je n’ai pas de douleur. Je vois au fur et à mesure la lumière et ça fait du bien.
- LD (PCF) : Comment fait-on pour surmonter une blessure telle que celle que tu as dû affronter ? Quel est « le secret », si il y en a un pour surmonter tout ça ?
SD : Être bien entourée. C’est la chose la plus importante. J’ai eu cette chance là au niveau de ma famille et de mon agent de vraiment être bien entourée. Ils m’ont énormément apporté. Je me suis entourée également d’un coach mental. C’est important, il aborde des sujets qui sont plus faciles à aborder avec lui qu’avec d’autres. Donc voilà, tout ça mis en place fait que mentalement tu te sens mieux. Même si j’avoue, il y a eu des jours un peu plus durs que d’autres. Mais je pense que ces personnes là (famille, agent, coach mental), ont fait que j’ai pu appréhender les choses de la meilleure façon possible.
- LD (PCF) : Est-ce qu’il y a une date de retour programmée ? Quand est-ce qu’on te reverra sur les pelouses ?
SD : Si on regarde au niveau médical, on dit qu’on revient des croisés minimum à 6 mois, et en général à 8 mois. Je me suis faite opérer le 9 mai donc ensuite je vous laisse faire le calcul (rires). En gros, je vais tout faire pour être compétitive en janvier. Si je peux reprendre avant il n’y a pas de soucis avec plaisir, mais on ne va pas aller trop vite non plus, on va prendre le temps qu’il faut pour que le genou et le corps soient bien au maximum. Je prendrai le temps d’être à 100% de mes capacités pour pouvoir jouer.
- LD (PCF) : Tu occupes un poste très exigeant en termes d’appuis et d’impulsion. Est-ce qu’il y a une crainte liée à ce genou ? Y a-t-il la crainte de ne pas retrouver toutes tes sensations et ton niveau d’avant blessure. Est-ce que cette peur fait partie de la convalescence ?
SD : Non, je ne dirai pas ça. On en parle avec le coach mental, le chirurgien et les kinés. C’est une blessure qui, malheureusement, est courante dans le milieu du foot. On voit des joueuses qui reviennent et arrivent à jouer. Alors, oui des cas de rechutes existent mais il y en a beaucoup moins qu’avant. Donc non, ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète, franchement pour le moment je n’arrive pas à voir plus loin, pour le moment je fais étape par étape. Tout va se remettre en place au fur et à mesure du coup je ne me pose pas toutes ces questions là, je ne m’inquiète pas pour ça. Je prendrai le temps qu’il faut pour ne pas avoir de rechute. Forcément je connaissais mes qualités d’avant, mais là je travaille aussi pour améliorer mes défauts. Je pense plus que ça va me servir pour m’améliorer. Je n’ai pas peur de régresser.
- LD (PCF) : J’ai le sentiment que ton coach mental prend une place importante, c’est quelque chose de nouveau pour toi (de travailler avec un coach mental)?
SD : Oui, énormément. Je n’en avais pas avant, c’est quelqu’un que je connaissais de Montpellier à la base. Quand il a vu que je me suis fais les croisés, il m’a contacté directement et on en a parlé. Je me suis dis que c’était le moment pour moi. Si je n’avais pas eu de blessure, peut-être que je n’en aurais jamais pris de ma vie ou peut-être plus tard, mais pas à ce moment-là parce que je me sentais bien. Ça a plus été une circonstance due à la blessure. Après pour en avoir parlé aussi avec certaines, il y en a beaucoup qui font ça à des périodes de leur vie qui sont marquées par des choses importantes. Mais c’est vrai que j’en aurais pas forcément pris si je ne m’étais pas blessée. Mais vraiment il m’a énormément aidé à digérer ma blessure, à digérer le fait de ne pas faire le championnat d’Europe, à digérer la déception liée au manque de soutien de mon ancien club, à digérer le fait de ne pas connaître mon avenir car je ne trouvais pas de club… Il m’a énormément apporté et je ne le remercierai jamais assez.
- LD (PCF) : Il est évidemment difficile pour nous d’imaginer la déception qui a dû être la tienne quand tu as appris que l’EURO se ferait sans toi, est-ce que tu l’as compris instantanément ?
SD : Oui. Le 16 avril quand je me suis blessé, à la réception j’ai senti quelque chose que je ne pourrais même pas décrire. C’était tellement horrible, que je savais que c’était grave. Je me suis déjà fait des entorses du genou, je savais que ça n’était pas ça. Je ne savais pas ce que c’était, si c’était le ménisque ou les croisés car je ne connaissais pas la sensation, mais je savais que c’était grave. Je pleurai de douleur, mais je pleurai aussi énormément parce que je savais que tout ce que j’avais fait cette année par rapport à mon projet (sportif) tombait à l’eau. Et quand je suis sortie du terrain j’ai vu ma mère qui était au bord de la balustrade, elle m’a regardée, et je lui ai dis direct que c’était mort. Les tests sur le banc n’étaient pas bons, bien qu’il faille les confirmer par une IRM, mais déjà les tests n’étaient pas bons. Le docteur m’a parlé sur le banc et a été honnête avec moi. Entre la sensation et les tests qui étaient mauvais je savais que c’était mort dès le départ.
- LD (PCF) : Pendant le championnat d’Europe, étais-tu en contact avec le groupe ?
SD : Oui tous les jours, que ce soit avec les joueuses ou le staff. J’ai eu des messages presque de tout le monde après ma blessure. Après j’ai eu le staff médical à chaque étape après mes IRM, après l’opération etc… J’ai eu la coach, les coachs des gardiennes souvent au téléphone. J’ai énormément eu le préparateur physique par message. C’est là vraiment que j’ai senti le soutien et franchement ça m’a fait du bien. Tous les jours j’avais certaines joueuses au téléphone comme Pauline (Peyraud-Magnin), Sandie (Toletti), Charlotte (Bilbault), parfois Ella (Palis) aussi. J’étais pas dans le groupe mais j’avais l’impression d’y être parce qu’on échangeait beaucoup. Ces joueuses m’ont énormément aidées dans ma convalescence. […] J’ai été aussi en contact avec Marie (Katoto) après sa blessure, pour savoir comment ça se passait, si elle avait des douleurs, savoir un peu comment elle vivait les choses parce que 3 mois avant elle, j’ai vécu la même chose. Lorsque je me suis blessée j’ai été en contact avec Constance (Picaud) qui s’était aussi fait les croisés, je lui ai posé pas mal de questions etc…
- LD (PCF) : Ça a été un réconfort de faire partie de ce groupe à part entière même si tu n’y étais pas physiquement ?
SD : Oui. Ça m’a fait du bien parce que ça fait approximativement 5 ans que je suis appelée à tous les rassemblements sauf en cas de blessure. Donc c’est vrai que là, ne plus y être du tout pendant plusieurs mois, c’est dur. C’est un rituel, c’est des filles que tu apprécies. Quand je les ais vues à Clairefontaine elles m’ont dit, « ah p*****, tu vas nous manquer pour ceci, tu vas nous manquer pour cela»… Donc tu te dis que t’as été importante dans le groupe. Et je sais que ce groupe là il est important aussi pour moi. Et du coup, savoir que j’étais importante pour elles, ça m’a fait du bien.
- LD (PCF) : Est-ce que ça ta permis finalement de prendre conscience de ton importance dans le groupe ?
SD : Ouais on peut dire ça comme ça. Ça m’a permis de voir que j’avais trouvé ma place, et ça c’est vrai que ça fait du bien. Après j’aurai préféré m’en rendre compte sans la blessure mais c’est vrai que le soutien des filles m’a beaucoup aidé à évacuer la déception. On a un bon groupe, on s’aide énormément sur des situations, et sur des moments de faiblesse. On est unies entre nous, c’est ce qui fait notre force en ce moment.
- LD (PCF) : C’est quelque chose que tu ressentais déjà en 2019 ? Ou c’est quelque chose que tu as senti plus récemment ?
SD : Je l’ai ressenti plus tard. Je l’ai ressenti après la Coupe du Monde. Je ne dirai pas qu’on n’était pas unies. Je ne dirai pas ça. Mais je trouve qu’il y a eu un engouement un peu plus fort au niveau de l’union du groupe, après la Coupe du Monde.
- LD (PCF) : On va parler de ton transfert puisque tu as quitté Dijon pour retourner à l’En Avant Guingamp. Tu comptes nous faire une Anissa Lahmari (faire plusieurs aller-retour entre deux clubs) ? (Rires)
SD : (Rires) Euh nan, il n’y aura pas de retour à Dijon après.
- LD (PCF) : De ce que l’on sait, tu n’as pas reçu d’offre de prolongation de contrat de la part du DFCO. Était-ce lié à ta blessure ?
SD : Je ne sais pas. Pour ça, il faudra leur demander ; pour la simple et bonne raison qu’ils ne m’ont pas appelé donc je ne peux pas répondre à cette question. Je ne sais pas le pourquoi du comment.
- LD (PCF) : Est-ce que tu t’es sentie accompagnée et soutenue par ton club à ce moment-là, que ce soit moralement ou au niveau de la prise en charge médicale ?
SD : Je me suis sentie soutenue par l’équipe de France, ça c’est sûr. Je les avais tous le temps au téléphone, que ce soit les joueuses ou le staff on a beaucoup échangé à cette période là. J’ai aussi pu les voir quand elles ont fait la prépa à Clairefontaine parce que j’y étais en même temps pour des soins. Après j’ai eu du soutien des joueuses de mon club et d’autres joueuses du championnat français que je connais. Mais en ce qui concerne le soutien de mon ancien club… il n’a pas été présent. J’avais un staff médical qui m’a beaucoup aidé, d’ailleurs c’était la kiné du centre de formation des garçons, et je la remercie parce qu’elle a été super avec moi. Je pense que si mon genou a eu cette évolution c’est aussi grâce à elle. Le docteur m’a aussi aidé pour les papiers etc… Mais pour le reste ça n’a pas été le cas. Ça a été très compliqué de ce côté-là, et ça fait partie des moments difficiles de la blessure.
- LD (PCF) : Les choses concernant ton avenir, ne t’ont donc pas été signifiées ?
SD : Non, la seule chose qui a été dite à mon agent, c’est que ma blessure était un cas particulier et que du coup ils verraient avec le président et qu’il reviendraient vers nous… Et puis je l’ai su via certaines personnes et notamment des joueuses, mais de leurs propres bouches, non je n’ai jamais rien su.
- LD (PCF) : De ton côté, tu souhaitais poursuivre à Dijon ?
SD : Moi j’avais été très claire avec eux, avant ma signature. À la base ils voulaient que je signe deux ans, et moi j’avais été claire en disant que je voulais m’engager que sur un an car j’arrive à un âge où j’ai fait le tour du championnat français. Je voulais ensuite partir à l’étranger car j’aimerai devenir coach gardiens, ou coach principale bref, entrer dans un staff plus tard. Donc j’aurai voulu partir à l’étranger pour voir une autre culture, voir comment les autres travaillent, pour prendre un peu de tout pour mon après carrière. Donc j’avais été très claire avec eux, sur le fait de vouloir partir à l’étranger si j’avais une bonne proposition mais qu’on pourrait discuter d’une prolongation si j’avais pas de proposition à l’étranger. C’est quelque chose qu’ils ont compris, il ‘ont dit « pas de soucis, on parlera du futur à la fin de la saison », en janvier ils sont revenus vers moi avec le même discours. Ils étaient au courant, j’ai toujours été très franche avec eux. Donc je sais pas, d’autant plus que le jour de ma blessure ; une personne haut placée dans le club est venue me dire « T’inquiètes pas Solène, on ne te laissera pas tomber ». Je ne sais pas ce que voulaient dire ces paroles, mais en tout cas on n’a pas du tout la même définition de ne pas laisser tomber les gens.
- LD (PCF) : On peut dire que tu as été déçue par l’attitude du club ?
SD : Oui, déçue par l’attitude. Au moins qu’ils aient le courage de me le dire en face. Mais c’est les aléas du football, on sait qu’on est des pions. C’est pas la première fois et ce sera certainement pas la dernière fois qu’il se passera des choses comme ça. Le plus important était de rebondir. Avec la blessure, je savais que l’étranger c’était mort donc je réfléchissais à rester en France. Et lors de cette année à Dijon j’ai travaillé avec un coach gardiens qui pour moi est un des meilleurs que j’ai eu. J’ai donc dit au club, que sa présence me donnait envie de rester mais ils ne l’ont pas gardé non plus. Et il a rebondi à Guingamp.
- LD (PCF) : Avec du recul, comment juges-tu ton retour dans ta région natale ? Est-ce que tu t’attendais à mieux sur le plan sportif ?
SD : Il n’y a pas eu que du négatif, mais la saison footballistique a été compliquée. Nos résultats n’étaient pas trop là, et quand on voit comment ça s’est finalisé… Forcément là première chose qui vient ce n’est pas le positif. Même si, le fait d’avoir trouvé pour moi l’un des meilleurs coachs gardiens que j’ai eu dans ma carrière, qui m’a énormément appris en un an, fait que forcément il y a eu du positif aussi.
« Je vais être honnête, quand j’étais sur le plateau de Canal Plus en tant que consultante, je n’avais pas du tout de proposition. Sur le plateau, j’en ai profité pour dire que j’étais à la recherche d’un club. Après ça, des clubs ont appelé »
~ Solène Durand, pour PiedsCarrés-Féminin
Parmi ces appels, celui de Frédéric Biancalani qu’elle connaît bien pour avoir évolué durant plusieurs saisons sous ses ordres à Guingamp. Solène Durand souhaitait retrouver « des personnes de confiance » avec qui travailler, dans une structure qu’elle connaît pour ne pas perdre de temps en adaptation et en intégration dans un nouveau club.
- LD (PCF) : Guingamp c’est un endroit où tu as passé 4 saisons, comment ce retour s’est-il dessiné ? Le coach t’a-t-il appelé ?
SD : Guingamp c’est l’endroit où je me suis fait découvrir du grand public si on peut dire ça comme ça. J’ai grandi en tant que femme. Guingamp a une place importante dans mon cœur, j’y ai vécu de très belles années ; c’est un retour dans une famille que je connais bien. Frédéric Biancalani, tout au long de l’année, je l’ai toujours eu au téléphone. C’est quelqu’un que j’apprécie vraiment, on s’envoyait des messages ou on s’appelait. On a toujours gardé un lien. Après ma blessure, il m’a écrit de suite. Même les filles de Guingamp m’ont écrit. Elles jouaient à Saint-Étienne à ce moment-là, le soir-même mon agent qui était à leur match (ASSE-EAG), a emmené Louise Fleury, ils ont débarqué chez mes parents le soir. Il y a toujours eu un lien très fort avec le staff et les joueuses de Guingamp. Donc le retour s’est fait naturellement. Le coach m’a dit que j’étais une superbe joueuse et qu’il ne me laisserait pas dans la merde. Lors du match Guingamp – Dijon (le 07/05/2022), il m’en avait parlé. Je leur avais répondu « écoutez, je n’ai pas changé de numéro de téléphone, vous n’avez qu’à m’appeler et on verra par la suite » mais à ce moment là il n’y avait rien de fait, c’était plus une rigolade entre nous. Après, quand il n’y avait rien du tout du côté de Dijon, il a fallu se retourner. Mon retour, je le dois à Fred Biancalani qui a fait un gros travail. Il y a eu des discussions, mais le fait de connaître tout le monde ça a aidé à simplifier les choses. Je regarde toujours qui est l’entraîneur des gardiens dans les clubs. Quand j’ai vu qu’ils avaient en plus de ça recruté mon entraîneur gardiens de Dijon, forcément j’ai dit à mon agent que c’était l’endroit où je voulais aller. Ensuite les présidents et mon agent se sont débrouillés pour faire le nécessaire.
- LD (PCF) : En revenant à Guingamp, tu t’apprêtes à faire face à de la concurrence, car durant ton passage à Dijon, Cindy Perrault a pris ses marques dans le but armoricain. Un rôle de doublure est-il envisageable ?
SD : Le coach a été très clair en disant qu’il y aura de la concurrence. Après la meilleure jouera. Je connais la concurrence. Je ne connais pas trop encore Cindy mais l’essentiel c’est qu’il y ait une concurrence saine. Si je ne joue pas ça voudra dire que je ne suis pas encore suffisamment performante, et ce sera à moi de l’être pour jouer. Le rôle de doublure je le connais déjà en sélection, c’est à moi de faire en sorte de ne pas le connaître en club. La seule chose que je souhaite c’est qu’il y ait une concurrence saine. Dans tous les cas, c’est positif pour le club parce que ça veut dire qu’il y a deux bonnes gardiennes.
- LD (PCF) : Jusqu’à quand s’étend ton contrat avec Guingamp ?
SD : C’est un 1+1 (un an + une année en option).
- LD (PCF) : Dernière question, quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour la saison à venir et en allant plus loin, pour l’après-saison à venir (Coupe du monde) ?
SD : Mon objectif premier est de revenir sur le terrain le plus rapidement possible mais surtout, le mieux possible. Après être performante avec mon club pour pouvoir prétendre à retrouver une place en Équipe de France parce que forcément, quand on a raté une grosse compétition en été, on n’a pas envie de rater la deuxième. Donc la Coupe du monde est derrière tout ça, je vais essayer de tout faire pour vivre cette compétition, forcément c’est un objectif. Mais déjà on va se concentrer sur les objectifs à court terme, et l’objectif premier est de bien revenir, d’avoir un genou solide et d’être performante avec le club. Donc chaque chose en son temps, on ne va pas griller les étapes ensuite ce sera à la coach de faire ses choix. Après l’objectif du club c’est le maintien en essayant de se maintenir le plus rapidement possible comme on avait pu le faire il y a deux ans. Se maintenir pour jouer l’esprit le plus libéré.
Lors de cette interview, Solène Durand s’est exprimée avec franchise. On la remercie pour le temps qu’elle nous a accordé et pour sa sympathie qui a rendu l’échange extrêmement agréable. Toute l’équipe rédactionnelle lui souhaite le meilleur retour possible. Retour que nous ne manqueront pas d’observer de près.