6-0, un score sans appel qui ne reflète pas la physionomie du match.
Quatre jours après la confrontation aboutie des Bleues victorieuse 2-0 de l’Australie, l’Équipe de France affrontait, pour la première fois de son Histoire, les Lionnes Indomptables.
Une sélection Camerounaise qui pour un micmac d’obtention de VISA n’a failli jamais fouler la pelouse du stade des Alpes de Grenoble. Gabrielle Onguené, un atout non négligeable, a d’ailleurs été privée du match pour cette raison. Une situation qui donnait un avantage psychologique à la France, sauf que le football n’est pas une science exacte et peu importe ton niveau : Qui veut vraiment peut.
Corinne Diacre toujours dans sa politique de pousser ses filles dans leurs derniers retranchements et les préparer à toute évantualité en Juin prochain, a de nouveau élaboré un système inédit ce mardi soir. Après un 5-3-2 contre l’Australie, Diacre alignait contre le Cameroun un 4-4-2 losange en opérant quatre changements dans le XI de départ. Exit Julie Debever, Charlotte Bilbault, Amandine Henry (blessée) et Amel Majri pour faire place à Sakina Karchaoui (latérale gauche), Marion Torrent (latérale droit), Élise Bussaglia (milieu récupérateur) et Grace Geyoro (milieu droit). Kadidiatou Diani retrouve un poste d’attaquante après l’essai face au Mexique, Gaëtane Thiney monte en numéro dix, tandis qu’Eugénie Le Sommer bascule milieu gauche.
Si ce système en 4-4-2 losange n’avait encore jamais vu le jour sous Diacre, les joueuses alignées se connaissent très bien, et pourtant, on a cru voir tout le contraire. Bousculées par des Lionnes au gabarit imposant, les Bleues ont vite déjoué. imprécises techniquement, à court d’idées balle au pied et face contre terre pratiquement à chaque contact, la France a semblé sonnée voir complètement perdue lors des trente premières minutes. La domination stérile prend fin à la 9e quand Kadidiatou Diani, côté gauche, sert sur un plateau Valérie Gauvin au point de penalty, qui chahutée par son vis-à-vis reprend le centre hors cadre. S’ensuit un récital de passes manquées, incompréhension dans la construction et de fautes subies. Les Camerounaises ont la gnac et auraient même pu éteindre tout le stade quand sur une mauvaise appréciation aérienne de Sarah Bouhaddi, Jeanette Ngock au duel avec Sakina Karchaoui oblige la Montpelierraine à intervenir (33e).
Quand rien ne va dans le jeu, les coups de pied arrêtés sont une option.
À la suite d’une faute subie, Eugénie Le Sommer, se charge du coup franc aux 20 mètres, côté gauche. Sur un tir direct magnifiquement placé, le cuir atterrit sur le montant droit, rebondi sur Griedge Mbock qui, placée aux 3 mètres, propulse le cuir dans les buts vides (36e). La France vient de trouver la faille, le Cameroun craque mentalement. Le but du break arrive huit minutes plus tard, quand Gaëtane Thiney, méconnaissable par ses mauvais choix depuis l’entame du match, adresse un corner sur la tête de Diani qui décroise pour inscrire son 5e but en Bleue.
À la reprise, Corinne Diacre opère un premier changement poste pour poste. Kenza Dali entre tandis que Thiney rejoint le banc. Comme si une soufflante était passée à la mi-temps, le troisième but ne se fait pas attendre. Une-deux entre Grace Geyoro et Marion Torrent, côté droit, qui voit son centre repris par Eugénie Le Sommer (47e). La capitaine du soir, plie le match, elle qui vient de marquer dans tous les six derniers matchs de l’Équipe de France pour un total de 8 buts en 6 rencontres.
Les françaises profitent de la baisse de régime physique camerounaise pour enfin déveloper leur football. Percussion, rapidité d’exécution, et avec une meilleure justesse technique, Karchaoui pousse du bout du crampon le cuire, à l’entrée de la surface, que Kenza Dali reprend instantanément d’une sublime frappe pleine barre qui s’échoue derrière la ligne (4-0 54e). Six minutes plus tard, Gauvin conclut un bon encahainement avec Le Sommer en ajustant une passe en profondeur pour Dali, qui plein axe s’en va tromper Annette Ngo Ndom en croisant du droit. Premier doublé en Bleue pour la Dijonnaise et de 5 pour la France (60e).
Si les entrées de Charlotte Bilbault et Maéva Clémaron auront apporté du peps au milieu de terrain, la rookie Émelyne Laurent offre à Griedge Mbock, d’origine camerounaise, un doublé tout fait. À la suite d’une percée dans la zone de vérité, côté droit, Laurent se fait accrocher. Penalty indiscutable, transformé sans trembler par Mbock qui s’en va inscrire son deuxième doublé contre une sélection africaine après ses deux premiers buts en Bleues inscrits contre l’Afrique du Sud le 22 Janvier 2017.
Une victoire qui aura mis du temps à se dessiner, mais une victoire quand même. La France « nouvelle génération » apprend, souffre et se construit petit à petit. Si énormément de travail reste encore à abattre surtout en terme de combativité, Corinne Diacre sort de ce rassemblement avec des certitudes en termes de joueuses et tactique de jeu.
Prochaine escale des Bleues ? Nice, le 10 Novembre contre le Brésil de Marta.