Dans ce deuxième match du groupe A, avec une victoire chacune au compteur, la France et la Norvège s’affrontaient pour virer en tête du classement. La première et unique opposition entre ces deux nations en coupe du monde avait vu la Norvège sortir vainqueur 2-0 en 2003.
Corinne Diacre et Martin Sjogren, les deux tacticiens du soir alignaient, à une exception près chacun, le même XI de départ que celui du match d’ouverture. Valérie Gauvin reprenait sa place de titulaire à la place de Cascarino alors que Sævik remplaçait Utland pourtant décisive contre le Nigeria.
Dès la 1ère minute de jeu, l’intensité physique est au rendez-vous. Le duel aérien entre Moe Wold et Le Sommer se conclut sur une faute de la Norvégienne. Les Bleues investissent la partie de terrain Norvégienne les poussant à la faute. Risa, en retard, sèche Le Sommer partie balle au pied plein axe. Les premières minutes du match sont bien négociées par la France mais malgré les occasions sur coups de pied arrêtés (4e et 5e), le dernier geste est mal ajusté. La tendance s’inverse, la Norvège joue plus haut. La première incursion Norvégienne menée par Reiten est vite stoppée par Renard (7e). Deux minutes plus tard, une incompréhension entre Mbock et Bouhaddi force la portière Française à sortir de ses six mètres et aller au duel avec Herlovsen. Le centre en retrait de l’attaquante ne trouve pas preneuse (9e). Une première frayeur qui va se représenter, quand Torrent mise à mal par Reiten perd la balle. La combinaison de l’ailière avec Hansen trouve Sævik qui finit mal (11e). Un temps faible pour les Bleues qui ne va pas s’arranger avec les erreurs techniques. Majri s’emmêle face au bon pressing de Sævik et perd un ballon dangereux que Renard récupère dans la foulée (14e).
La vague passée, les Bleues intraitables dans la bataille du milieu, notamment grâce à Bussaglia, vont assiéger les buts de Hjelmseth sans parvenir à conclure (18e, 20e, 22e, 24e, 25e, 26e, 29e). Si Minde au marquage de Diani passe un mauvais moment, on peut en dire autant de Torrent qui a du mal à contenir le duo Reiten-Hansen et de Majri cadenassée par Saevik. Alors que Thorisdottir prend le dessus sur Gauvin dans les duels aériens, Mbock fait de même et veille sur sa défense. Par deux fois Mbock va éteindre le feu qui approche des buts de Bouhaddi. Un premier bon tacle à la suite d’une mauvaise passe de Renard (30e), puis un stop précieux dans la surface sur Hansen qui s’était joué de Torrent (35e). Les Norvégiennes accentuent les offensives sur les côtés. Le centre de Minde sur Reiten dévié sur Saevik manque le cadre (34e), le jeu en triangle coté droit entre Hansen, Saevik et Wold finit dans les gants de Bouhaddi (41e). Les 22 actrices qui ont laissé beaucoup d’énergie, nous gratifient à l’approche de la pause d’un manque de lucidité dans le dernier choix.
À la reprise, Diacre et Sjogren réitèrent le même XI. La France va alors profiter d’un moment de flottement pour punir la Norvège. Non attaquée, Henry a tout le loisir de servir Majri, côté gauche, qui voit son centre au premier poteau repris en une touche par Gauvin. L’attaquante ouvre le score en inscrivant son premier but dans son deuxième match de Coupe du Monde (46e). Mais alors que la confiance plane dans les rangs Bleues, Renard va relancer le match. À la suite d’une belle passe dans l’intervalle de Reiten pour Herlovsen, la numéro 9 enchaine un centre-tir fuyant annodin. Renard, seule au second poteau, propulse dans la précipitation le ballon dans ses propres filets (54e). Une communication interféré par le brouhaha dans le stade qui coûte très cher. Égalisation inattendue pour la Norvège. Sous l’impulsion de Diacre, depuis le banc, qui exhorte ses joueuses de ne pas paniquer, les Bleues ne reculent pas. Un choix payant quand sur une tentative de centre de Torrent dans la surface, Engen la fauche en dégageant le ballon. Après analyse vidéo, l’arbitre centrale, Bibiana Steinhauss accorde un penalty à la France dans l’incompréhension totale du camp Norvégien. Sans trembler Eugénie Le Sommer redonne l’avantage aux siennes en inscrivant son deuxième but en deux matchs (72e). La France, soulagée, va entrer dans une phase de gestion du résultat. Diacre sort Thiney pour Bilbault afin de verrouiller le milieu de terrain et apporter un profil plus athlétique. Un coaching payant, qui va permettre aux Bleues de sortir vainqueurs et de virer en tête du groupe A.